Gigantesque cascade de parpaings, figures évanescentes obtenues dans les ricochets  de l’eau du robinet sur la vaisselle, ou par les vibrations de ses outils dans la poussière... Vincent Ganivet travail toujours en équilibre, tentant de contrôler le hasard pour que l’accident se fasse poésie, l’absurde beauté. L’artiste, quand il utilise le parpaing, aime jouer de sa logique propre, de ses limites, pour créer des vides qui n’auraient pas lieu d’être. Sa "roue", présentée dans la Random Gallery rue Louise Weiss, annonce la mise en mouvement imminente de ce matériau pourtant résolument inerte. Constituée de 37 blocs maintenus en apesanteur par la tension d'une sangle, sa forme hypnotisante la rapprocherait subrepticement de l’origine éthymologique de ce "parpaing": "perpetaneus" qui signifie "ininterrompu".

Rue Duchefdelaville //interstices// présente en parallèle une oeuvre au statut étrange, intitulée Martyr. Le martyr, dans le jargon de la construction, c’est la pièce qui sert à protéger l’ouvrage des coups et frottements du marteau ou de la lame. A l'instar de son « mandala de chantier », qui offrait à contempler de la poussière du montage de l'exposition, ce "martyr" n'est non pas un ready-made, mais un fait collatéral, une composition qui échappe à toute décision. Une relique qui porte en filigrane les traces de fabrication des différentes pièces sorties de son atelier, une image en creux de son activité, une forme inconsciente qui se serait générée d'elle-même.

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