LA SUITE
5 septembre 2009 - 13 février 2010
INTRO / 05.09.09 / 07.10.09 / 14.11.09 / 09.01.10
07.10.09
LA SUITE est succession dans les deux sens du terme : elle succède et révèle des filiations. Celles ci peuvent être formelles, référentielles, mais aussi exagérées et prêter à caution. C'est que l'on suit autant que l'on est suivi. Aucune oeuvre n'est exempte d'hérédité, même si elle réinvente à chaque fois sa propre histoire de l'art. Mais elle décide de qui elle suit, pas de qui la suivra. LA SUITE décide précisément quelles oeuvres suivent, mais elle écrit sa propre histoire, et par ricochet celle des oeuvres qu'elle accueille. |
10.7.09
LA SUITE involves follow-up in both senses of the term: it comes after, and it reveals forms of kinship. These latter may be formal or referential, but can equally be exaggerated and invite circumspection. We follow just as we are followed. No work is heredity-free, even if each invents its own history of art; but its decision is that of whom to follow, not of who will follow it. LA SUITE, by contrast, decides on which works follow; but it writes its own history – and, indirectly, that of the works it embraces. |
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Lily van der Stokker
I Am Ugly, 2009
Les peintures murales de Lily van der Stokker nous dispensent de chercher quoi en penser : elles nous disent quoi penser, que ressentir, nous délivrent la raison profonde de leur existence. Enfin, nous n'avons plus à relire quiconque pour accéder à leur sens ultime : elles sont moches, gentilles, ou s'excusent d'être là. Repos pour les yeux et le cerveau. Apaisement du spectateur. A moins qu'elles n'agressent par leur laideur revendiquée.
Le temps de réalisation de la peinture murale participe aussi de la suite.
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Lily van der Stokker
I Am Ugly, 2009 Lily van der Stokker's wall paintings spare us the worry of having to form an opinion: they tell us what to think and what to feel; of themselves they yield up their deep raison d'être. So we don't have to read stuff by anyone else to access their ultimate meaning: they're ugly, or nice, or excuse themselves for being there. Rest for the eyes and the brain. A soothing viewing experience. Unless, that is, they assail with their deliberate ugliness.
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Lili Reynaud-Dewar
Black Mariah (The trisckter’s films & performance objects), 2009
Lili Reynaud-Dewar diffuse les images filmées de ses performances au milieu des accessoires qui ont été créés pour celles-ci. Elle crée un théâtre cérémoniel paradoxalement autonome, en dépit des références affichées par les codes vestimentaires, gestuels et mimiques des subcultures underground ou minoritaires (culture black, queer, camp, rasta, pop...). Un art de la posture, de l'accessoire et du podium et qui n'est pas sans rappeler le camp, les props et prints d'un Guy de Cointet, également au service de la production et de la circulation du sens, mais sans en circonscrite la portée, conférant à l'oeuvre un dynamisme nonchalant.
Une première oeuvre que nous avons choisie, laissera ensuite la place à une autre, sélectionnée par l'artiste.
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Lili Reynaud-Dewar
Black Mariah (The trisckter’s films & performance objects), 2009 Lili Reynaud-Dewar shows films of her performances amid the props created for those performances. The outcome is a ceremonial theatre, but one that remains paradoxically autonomous despite the overt use of dress codes, gesture and mimicry from underground and minority subcultures: black, queer, camp, rasta, pop, etc. This is an art of posture, prop and podium reminiscent of the camp props and prints of a Guy de Cointet. Helping to produce and circulate meaning, but without limiting its scope, it provides the individual work with a nonchalant dynamism.
The work we initially chose will be replaced later by one selected by the artist.
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Ann Veronica Janssens
Hot pink and turquoise, 2006
Ann Veronica Janssens sculpte l'espace avec la lumière. Elle travaille une immatérialité qui bouleverse pourtant nos sensations. L'oeuvre devient expérience plus que contemplation tant ses pièces n'ont pas de limites. Le spectre devient lumière, le mur de la galerie médium, la contemplation immersion et la couleur volume.
On peut aussi aller à Bruxelles pour visiter la délicate exposition que l'artiste à mis en oeuvre au Wiels....
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Ann Veronica Janssens
Hot pink and turquoise, 2006
Ann Veronica Janssens sculpts space with light, proving that the immaterial can still have a real physical impact: so boundless are her pieces that they become experiences rather than calls to contemplation. The spectrum becomes light, the gallery wall the medium, contemplation immersion and colour volume.
And why not make a trip to Brussels to check out this artist's exquisite exhibition at Wiels?
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Ben Kinmont
Ben Kinmont, bookseller, 2002
An Exhibition in your Mouth, 2002
Gastronomie, 2009
On Becoming Something Else, 2009
Les gestes artistiques de Ben Kinmont sont démesurés dans leurs ambitions autant qu'ils sont discrets et anodins formellement : faire vivre sa famille (en tant que libraire spécialisé dans la gastronomie du XVè au XIXè siècle), confronter des systèmes de valeur radicalement différents (cuisine et art), s'interroger sur le sens de l'art (mais en faisant la vaisselle)... Ce décentrement renvoit également à la pratiques d'autres artistes qui aussi s'attachaient à amenuiser leur propre pratique, quand ils ne changeaient pas radicalement de statut. Aussi est-ce sous forme de publications, tracts, broadsides, que l'on peut prendre connaissance de ses actions, lesquelles testent la résistance de l'oeuvre d'art dans des formes non strictement artistiques : un dîner, la participation à un salon, une action éphémère. La gastronomie, structure artistique, mais aussi temporaire devient alors un modèle puissant pour tester les limites de l'art, et devient ici le moyen de rendre compte d'activité d'artistes qui ont décidé de devenir autre chose.
Une oeuvre à partager...
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Ben Kinmont
Ben Kinmont, bookseller, 2002
An Exhibition in your Mouth, 2002
Gastronomie, 2009
On Becoming Something Else, 2009
Ben Kinmont's art gambits are as disproportionately ambitious as they are formally discreet and inoffensive: supporting a family as a bookseller specialising in 15th-19th century gastronomy, comparing radically different value systems (cookery and art), wondering about the meaning of art (while doing the dishes), etc. This decentring reminds us of other artists who set out to pare their practice down when not actually opting for an entirely different professional status. In his printed broadsides he tells us about activities that test the work of art's strength in forms not strictly artistic: a dinner, a fair, an ephemeral action, and so on. Thus gastronomy as artistic – if temporary – structure becomes a powerful model for pushing art to its limits while also representing a means of reviewing the activity of artists who have decided to become something else.
An oeuvre to be shared…
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Philippe Parreno
Untitled, (What do you believe, your eyes or my words), 2007
Ecrite par un automate du XVIIIème siècle, la phrase qui donne son titre à l'oeuvre induit un doute généralisé : est-elle même "manuscrite" ? La confiance dans un énoncé repose-t-elle sur le spectateur (your eyes) ou sur ce qui est donné à lire (my words) ? Est-ce l'oeuvre ou l'énoncé qui s'adresse au spectateur ? L'absence de point d'interrogation renforce ces raisons de douter, et le format imposant l'amplifie.
Une oeuvre inédite, pour se remémorer la magistrale exposition de cet été au Centre Pompidou...
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Philippe Parreno
Untitled, (What do you believe, your eyes or my words), 2007
Written by an 18th-century automaton, the sentence that gives this work its title generates a sweeping doubt: can it even be described as "manuscript", i.e. handwritten? Does our trust in a statement hinge on the viewer (your eyes) or the reading matter offered (my words)? Is it the work or the statement which is addressing the viewer? The lack of a question mark deepens the reasons for doubt and is underscored by the imposing format.
A new work that reminds us of this summer's masterly exhibition at the Centre Pompidou.
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Claire Fontaine
Le groupe d'information sur les prisons brickbat, 2007
Kafka brickbat, 2007
Lors de leur exposition au Cneai en 2006, Continuous Project présentait sur les nappes de Fia Backström les ouvrages sélectionnés par Claire Fontaine. Des tirages numériques uniques en gardaient la trace. Reprenant certains de ces ouvrages et en rajoutant d'autres, Claire Fontaine réalisait des Brickbat, agrandissant leur couverture aux dimensions de briques, matérialisant ainsi leur potentiel révolutionnaire.
Entre les bibliothèques et LA SUITE…
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Claire Fontaine
Le groupe d'information sur les prisons brickbat, 2007
Kafka brickbat, 2007
As part of their exhibition at the CNEAI National Print Centre in 2006, Continuous Project presented books chosen by Claire Fontaine on Fia Backström tablecloths. One-off digital prints provided a trace. Reusing Some of these books and adding others, Claire Fontaine came up with a number of Brickbat sculptures, blowing up their covers to the size of bricks in a materialisation of their revolutionary potential.
From libraries to LA SUITE...
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Trisha Donnelly
Sans titre, 2009
Les dessins de Trisha Donnelly donnent à voir des traces, des effets, des impressions. Ils refusent l'expression, le caractère, la densité pour privilégier l'effacement, le peu, le moins. Trisha Donnelly court-circuite jusqu'à la catégorie 'dessin' car l'oeuvre déborde le papier.
Des dessins et une incitation pour la suite...
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Trisha Donnelly
Sans titre, 2009
Trisha Donnelly's drawings offer the eye traces, effects, impressions. Rejecting expression, character and density, they emphasise discretion, scantness, lessness. Trisha Donnelly short-circuits even the "drawing" category, for her works overspill their paper.
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et toujours :
M/M (Paris)
Just like an ant walking on the edge of the visible (détail, réarrangé par la suite), 2009
Partie pour le tout, les lettres-tabourets L, A, S, U, I, T, E, sont extraits de la phrase Just like an ant walking on the edge of the visible, Chez le duo de graphistes M/M (Paris), les signes s'affranchissent des limites de la page pour se déployer dans l'espace. Ils cumulent alors l'écriture qui trace la lettre (la pointe qui écrit est le motif sérigraphié sur l'assise des tabourets), la lettre écrite (qui sert de pieds aux tabourets) et la possibilité de réaliser le geste qui les trace : les tabourets ont servi initialement à accueillir les participants d'un workshop de dessin donné par les artistes au Drawing Center qui les exposait.
Des stations de lectures.
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and still :
M/M (Paris)
Just like an ant walking on the edge of the visible (detail, rearranged by la suite), 2009
With no effort spared, the stool-letters L, A, S, U, I, T, E, have been lifted from the phrase Just like an ant walking on the edge of the visible. In the work of graphic artists M/M (Paris), the characters break through the boundaries of the page and out into the surrounding space. Thus they accumulate the writing that traces the letter (the scriber being the silkscreened motif on the seats of the stools), the written letter (which functions as legs for the stools) and the possibility of performing the gesture that traces them: the stools were originally used by participants in a drawing workshop run by the artists at the Drawing Center where they were showing.
Reading stations.
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Liam Gillick
The Potential of the Spontaneous or Disorganised Group, 2006
Les termes de l'énoncé de Liam Gillick laissent supposer un potentiel de désorganisation, qui n'est pas sans renvoyer à la forme classique de l'énoncé, mais qui, réinscrit trois fois sans apparente raison, laisse affleurer ledit potentiel de désorganisation, dans l'esprit du spectateur cette fois. Le spectateur-lecteur se retrouve alors pris dans le vertige de l'énoncé. De l'aveu de l'artiste, l'oeuvre doit "faire l'image d'abord, et que cela oeuvre au développement d'une série de concepts". Ici, le flou et le désordre adviennent de la clarté de l'énoncé, des particularités de son image et de l'esprit de leur lecteur.
Le potentiel, c'est celui de la SUITE.
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Liam Gillick
The Potential of the Spontaneous or Disorganised Group, 2006
The terms of Liam Gillick's statement suggest a potential for disorganisation which both draws our attention to the classical character of the statement and, thrice rewritten for no apparent reason, here allows the aforesaid potential for disorganisation to peep through the surface of the viewer's mind. By the artist's own admission, the work of art must "first provide the image, and in doing so help develop a series of concepts." Here vagueness and disorder emerge out of the clarity of the statement, the particularities of the image and the mind of the reader.
The potential is the potential of LA SUITE.
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Moriceau & Mrzyk
Ephéméride, 2008
Petra Mrzyk et Jean-François Moriceau n'ont pas une idée par dessin, mais au moins quatre. Le dessin n'a jamais tant mérité sa définition classique de pratique mentale. A l'origine de cette dernière série de dessins, celle de revisiter le topos éculé du dessin comme pratique quotidienne en réalisant un éphéméride pour l'année 2009. Soit au moins 365 x 4 idées.
Grâce à eux, l'exposition change tous les jours...
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Moriceau & Mrzyk
Ephéméride/Tear-off Calendar, 2008
Petra Mrzyk and Jean-François Moriceau don't have one idea per drawing – they have at least four. Drawing has never been so deserving of its classical definition as mental activity. The origin of this most recent series is a return to the hackneyed topos of drawing as a daily practice via a tear-off calendar for the year 2009. A least 365 x 4 ideas, then.
Thanks to them the exhibition changes every day.
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À suivre.
INTRO / 05.09.09 / 07.10.09 / 14.11.09 / 09.01.10 |
To be continued. |
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