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Stéphane Dafflon
Swing


Du 22 février au 6 avril 2013
Vernissage le vendredi 22 février de 18h à 21h

AST216, 2013, Acrylique sur toile 132,9 x 152,4 cm

Depuis presque quinze ans, Stéphane DAFFLON bâtit une oeuvre de première importance et dont l’originalité pourrait relever d’une logique de l’esquive : à aucun moment ses élégantes abstractions géométriques ne cèdent à un principe de composition univoque. Evoqués autant que révoqués, l’emprunt, la perturbation optique, l’in situ, l’index, le sample... Les titres de ses oeuvres n’autorisent pas d’interprétation superfétatoire, ne cachent aucune signification : ils annoncent la technique et le numéro (AST, acrylique sur toile ; PM, peinture murale ; SAI, sculpture sur acier inoxydable…) .

C’est autant à une redécouverte du lieu qu’à une appréhension de formes autonomes que l’artiste convie son spectateur. A l’instar de Airless, son exposition inaugurale chez Air de Paris (2000), et qui faisait porter sur l’espace même d’exposition son geste propre de peinture, cette nouvelle exposition sera l’occasion de déployer son registre de lignes effilées sur châssis autant que sur murs. Affranchies de formes de design aérodynamiques auxquelles il les a peut-être empruntées, ses lignes épousent éventuellement les bords des châssis, elles divisent les murs et, selon des logiques de report, en redessinent les angles. L’espace n’est plus juste offert à une traversée, mais à être déplacé, vectorisé, translaté.

Cette nouvelle exposition sera alors l’occasion de constater que la pratique de Stéphane Dafflon relève du glissement, et qu’incidemment elle subsume toutes les opérations auparavant relevées, quand aucune, seule, n’en épuiserait la complexité : glissement des formats (dimension des châssis définis en fonction des dimensions des passages), des couleurs (tonalités des peintures et peintures murales selon deux mouvements contradictoires), des emplacements (en fonction de reports)…

De sorte qu’il semblerait que Stéphane Dafflon, plutôt que se soucier de répondre à la théorie de l’art, ait pris aux mots, pour les défier, les tagueurs qui ont inscrit sur la devanture de la galerie :
« C facil à comprendre mais complexe à réaliser ? ». Car rien n’est moins sûr.

Les oeuvres de Stéphane DAFFLON (né en 1972, vit et travaille à Lausanne) ont été présentées dans de nombreuses expositions : Kunsthaus Aarau, La Maison Rouge, Kunsthalle Bern, Centre Culturel Suisse, Frac Aquitaine, Villa Médicis… En avril prochain, il participera à l’exposition Lumineux ! Dynamique ! Espace et vision dans l’art de nos jours à 1913 , Galeries nationales du Grand Palais, Paris (cur. Serge Lemoine et et Mathieu Poirier). Le centre d’art de Fribourg Fri-Art vient de lui consacrer une exposition personnelle, après le MAMCO de Genève. Ses oeuvres sont présentes dans de nombreuses collections, privées et publiques, françaises et européennes.


Stéphane Dafflon
Swing


From February 22 to April 6, 2013
Opening on Friday, February 22 from 6pm to 9pm


AST223, 2013, Acrylic on canvas 133 x 80.3 cm

For almost fifteen years now, Stéphane Dafflon has been building up a body of work of the first rank, marked by an originality that suggests an underlying elusiveness: at no point do his elegant geometrical abstractions defer to an unambiguous compositional principle. Borrowings, optical upsettings, the site specific, the index, the sample – all no sooner evoked than revoked. His titles admit of no superfluous interpretation, bear no hidden meaning: they simply state the medium and a number: AST, acrylique sur toile (acrylic on canvas); PM, peinture murale (wall painting); SAI, sculpture sur acier inoxydable (stainless steel sculpture), etc.

This artist summons his viewer as much to a rediscovery of the venue as to a perceiving of autonomous forms. Just as Airless, his first exhibition at Air de Paris (2000) brought his personal physical touch to bear on the actual exhibition space, this new show will see him applying his range of slender lines to both canvases and walls. Liberated from the streamlined design shapes they may have been borrowed from, these lines sometimes follow the edges of his stretchers, divide up the walls and redraw their corners. Space is no longer just to be traversed, but also to be displaced, vectored, transferred.

This exhibition will be a chance to observe the way Dafflon's practice is rooted in shifts, while, incidentally, embracing all the operations already mentioned – none of which, alone, would exhaust its complexity: shifts of format (stretcher size governed by the size of the passages), of colour (the tones of the canvases and the wall paintings reflecting two contradictory movements) and of placement (according to the transfers effected).

The upshot being that Stéphane Dafflon, rather than bothering about reacting to art theory, seems – in an act of defiance – to have taken literally the taggers who wrote on the gallery facade, "Easy to understand but complicated to do?" Don't bet on it, though.

Born in 1972, Stéphane Dafflon lives and works in Lausanne. His work has been widely exhibited in venues including Kunsthaus Aarau, La Maison Rouge, Kunsthalle Bern, the Swiss Cultural Centre in Paris, Frac Aquitaine and the Villa Medici in Rome. Next April he will be taking part in the exhibition Luminous! Dynamic! Space and Vision in Art from Our Time until 1913, curated by Serge Lemoine and Mathieu Poirier at the Grand Palais in Paris. The Fri-Art art centre in Fribourg has just given him a solo show, in the wake of another at MAMCO in Geneva. His work has been acquired for many public and private collections in France and abroad.