21 avril - 26 mai 2007

Gilles Berquet

Gilles BERQUET


ENVOIS DE LENOIR
Gilles Berquet
Gilles Berquet

Gilles Berquet
Gilles Berquet

Si tu ne laisses pas la porte ouverte au mensonge, la vérité ne pourra pas entrer non plus.

Qui est Lenoir ?

Si on part de l'envie de montrer la réalité comme un leurre, il n'est nullement nécessaire de la déformer pour qu'elle paraisse bien étrange en regard de ce que l'on attend d'elle. ENVOIS DE LENOIR se veut une énigme, une machine à stimuler la curiosité. Monsieur Lenoir n'est ni un savant fou ni un criminel psychopathe mais il est   volontiers les deux, et tout autre chose à la fois.

L'exposition mêle deux séries de photographies récentes qui n'ont à priori rien à voir entre elles sinon qu'elles posent chacune la question de ce qui est vrai ou faux. D'un côté une collection d'objets, photographiés le plus souvent sous cloches de verre, sur fond noir, à la chambre grand format. Inventaire paradoxal, cabinet de curiosités anatomiques ou de phénomènes électriques. Cela ressemble à des ampoules. Cela est vivant, artificiel, mort, en décomposition, ou complètement volatil. C'est une série piège. Dans l'une des ampoules il y a une tête de chien, de vrai chien, peut-être trop vrai... Dans une autre une grenouille assise en tailleur, figurine de latex tout droit sortie d'une production de Walt Disney (!) plus fausse que vraie... Les sujets photographiés sont tous ramenés à la même échelle, de sorte qu'il n'est pas possible d'en évaluer la taille réelle ou de les comparer.

La seconde série, un autre inventaire, celui de jeux pervers dont le moteur est le voyeurisme. A l'instar des "ampoules", la réalité est visiblement mise en scène afin d'en faire ressortir la part fictionnelle.

On pourrait penser que certaines de ces images sont "trafiquées" numériquement. C'est aujourd'hui monnaie courante, en particulier pour la représentation du corps (dans la mode autant que dans l'art), de retoucher les images afin de les rendre plus attrayantes (ou à l'inverse plus monstrueuses). Mettre en scène ne veut pas dire falsifier ; l'épreuve du jeu tient autant de l'exhibitionnisme de sa personne que de l'incongruité de la situation. C'est cette forme d'inconduite qui fait l'intérêt de ces images car leur projet est également de montrer l'attrait des corps au delà de l'érotisme commun qui n'intéresse plus personne à présent. 

                      Gilles Berquet

Air de Paris