Exposition du 24 Janvier au 8 Mars 2014
L’œuvre de Jef Geys entamée en 1947 à l’âge de 13 ans ne cesse de se dérober, de se camoufler et de prendre à revers les catégories de l’art contemporain. Profondément arrimée dans la dimension autobiographique, en marge de toute contemplation esthétique, son œuvre opère dans une dynamique constante un croisement entre culture populaire et singularisation du banal. Privilégiant le « monde comme support » et aspirant à une synthèse entre l’art et la vie, Jef Geys s’inscrit (sans le revendiquer) dans la continuité de Fluxus. Depuis 1958, il procède à un inventaire méticuleux de toutes ses œuvres qu’il ordonne en sujet, genre, année et nombre. De cet archivage, Jef Geys extrait les thématiques de ses nouvelles expositions qui ne sont qu’une manière d’arraisonner, de réactiver des évènements autobiographiques et des œuvres anciennes dans un contexte nouveau qui en redynamise le sens. Chez Air de Paris il présentera deux projets mêlant étroitement le document officiel et l’histoire intime. : « les passeports de vaches » développés dans les années 1965-66, quand Jef Geys, qui accompagnait son beau-père marchand de bestiaux, dessinait et enregistrait les caractéristiques physiques des vaches, leur conférant ainsi une identité. Pour Air de Paris une nouvelle installation comprenant 21 nouveaux passeports de vaches a été réalisée. « ! questions de femmes ! » est une série développée au début des années 60 alors que Jef Geys était professeur d’esthétique dans l’école de Balen (lieu de sa résidence en Flandres-Belgique). Procédant à un inventaire des questions qui pourraient relever d’interrogations de femmes sur leur identité, Jef Geys les soumettait pour débat aux élèves de sa classe. Transposées dans les années 80 dans le champ de l’art contemporain, ces « !questions de femmes!» sont aujourd’hui traduites en 13 langues ; la version hindi sera présentée dans la vitrine sur rue de la galerie. L’exposition sera accompagnée de la publication d’un journal KEMPENS Informatieblad, édition spéciale Air de Paris. Refusant la sacralisation des œuvres d’art dans les catalogues d’exposition, Jef Geys édite le journal KEMPENS Informatieblad depuis 1971 (KEMPENS est la traduction de Campine, région des Flandres où il vit) dont les éditions successives accompagnent ses travaux. Ces journaux constituent de véritables « carnets de bord » qui entremêlent sans hiérarchisation les éléments nécessaires à la compréhension de son environnement, ses interrogations, ses curiosités et ses œuvres. Francis Mary.
Jef Geys Vues d'exposition, Air de Paris, Paris 2014 Photo Marc Domage Courtesy Air de Paris, Paris.
Exhibition from january 24 to march 8, 2014
Jef Geys
Jef Geys's œuvre, which he began in 1947 at the age of 13, has always tended to hug the shadows, to camouflage itself and approach the categories of contemporary art from the rear. His work is firmly anchored in autobiography; it resides in the margins of aesthetic contemplation and creates a constant dynamic somewhere between popular culture and drawing attention to the banal. In favouring 'the world as support' and in his attempt at a synthesis of art and life, Jeff Geys (though he makes no claim to it) belongs in the tradition of Fluxus. Since 1958 he has been making a meticulous inventory of all his works, which he orders according to subject, genre, year and number. Out of this archive, Jef Geys extracts the themes for his new exhibitions, which are really just one way of inspecting and reactivating autobiographical events and old works in a new context that will re-energise the meaning. At Air de Paris, Geys will be presenting two projects that closely combine official documents and personal history: 'cow passports' (les passeports de vaches) was developed in 1965 and 1966 when Jef Geys, who was helping his cattle merchant father-in-law, drew and registered the physical characteristics of the latter's cows, thus providing them with an identity. For Air de Paris, he has created a new installation, with 21 new cow passports. !questions de femmes! ('!women's questions!') is a series that Geys developed in the early 60s when he was a teacher of Positive Aesthetics at a children's school in Balen, where he lived in Belgium. Geys drew up a list of questions that women might ponder about their identity; then gave them to his pupils for discussion. In the 1980s these !questions de femmes! were adapted for contemporary art and have now been translated into 13 languages. The Hindi version will be on display in the Gallery shop window. For the exhibition, a special Air de Paris edition of the newspaper KEMPENS Informatieblad will be published. Jef Geys rejects the excessive reverence for works of art that goes on in exhibition catalogues and has been publishing the newspaper KEMPENS Informatieblad since 1971 (KEMPENS is the region of Belgium where he lives). He often produces them in line with his exhibitions. These newspapers act as a kind of diary; they log, in no particular order, the elements necessary to understanding his surroundings, things he wonders about, things he is curious about, and his works. Francis Mary.
Jef Geys Exhibition views, Air de Paris, Paris 2014 Photo Marc Domage Courtesy Air de Paris, Paris.