Carsten
Höller |
|
Carsten Höller a choisi de présenter à Marseille un ensemble de treize œuvres, existantes ou nouvelles rassemblées ici dans la perspective d’un projet spécifique lié à l’espace même du MAC . L’architecture symétrique du musée – des espaces de même dimension distribués sur deux axes parallèles – est intégrée à la scénographie de l’exposition : les œuvres disposées dans les salles latérales apparaissent deux fois alors que les œuvres situées au centre contribuent à la configuration symétrique de l’ensemble. « Double », « répétition », « ressemblance » et « décalage » sont les mots-clés de cet immense test de Rorschach, comme si plié en son milieu l’espace engendrait deux côtés « identiques ». | |
Upside-Down
Goggles (Lunettes à vision inversée), 1994-2004 Pour explorer ce parcours, Carsten Höller propose d’utiliser des lunettes qui inversent l’image rétinienne qui par conséquent produisent une « vision non-inversée de l’image rétinienne ». Les Upside-Down Googles sont mises à la disposition des visiteurs et leur sont remises avec un texte (1897) du professeur Georges Stratton dans lequel ce dernier relate sa propre expérience avec un instrument similaire. Ces lunettes peuvent également être utilisées hors du musée pour une durée de huit jours maximum. De même elles peuvent être expérimentées plus intimement dans Hôtel Room (to be inverted), également pour une durée de huit jours, avec l’assistance du personnel du musée. Rucksack of the Expedition Equipment for the Exploration of the Self, (Sac à dos du Matériel d’expédition pour l’exploration du sol), 1995 Ce sac à dos permet à son utilisateur une « promenade à travers sol » dans la mesure où celui-ci marche continuellement vers et à travers son image inversée, projetée à l’horizontale sur un miroir placé à mi-hauteur devant ses yeux. |
|
Moving
Image (Image en mouvement), 1994-2004 Cette projection d’une diapositive au travers d’un disque rotatif perforé, donne l’impression que l’image bouge. On y voit le boxeur Mohamed Ali mettre K.O. George Foreman, le champion du monde poids lourd réputé alors invincible, à Kinshasa en 1974. |
|
Sliding
Doors, (Portes coulissantes), 2003 Disposée dans la partie centrale du musée, de telle façon que le milieu de l’œuvre coïncide précisement avec l’axe médian du bâtiment, Sliding Doors se présente comme une succession de cinq portes en miroirs, à ouvertures coulissantes automatiques. Le visiteur est amené à se voir successivement, comme démultiplié à l’infini. |
|
(MAC)
Phi Wall, 2002-2004 Le Mur Phi s’appuie sur un phénomène découvert par le Gestalt -psychologue Max Wertheimer en 1912 : si deux points sont projetés à fréquence rapide l’un à côté de l’autre, avec un court instant de noir entre-deux, la plupart des observateurs « voient » une balle imaginaire qui saute d’un point à l’autre. Cet effet est remarquable, car il soulève la question de comment l’observateur peut « savoir » qu’un second point sera projeté, quand cette balle imaginaire n’y est pas encore parvenue. Le Phénomène Phi, ainsi dénommé par Wertheimer, a également été testé au moyen d’une double projection de couleurs différentes, et dans ce cas on fait l’expérience d’un passage soudain d’une couleur à l’autre entre les deux points de projection. |
|
Flicker
Film, (Film avec effet de clignotement), 2004 Flicker Film montre en double projection synchronisée deux films identiques , dont le cadrage est tel que l’image semble « danser » de l’un à l’autre, en va et vient continue. Il s’agit d’un spectacle de danseurs de Kinshasa se produisant sur de la musique Wenge. |
|
Psycho
Tank, (Caisson psychologique), 1999 Caisson d’isolement sensoriel prêt à l’emploi, équipé d’une douche, de serviettes et de sorties- de-bain. |
|
(MAC)
Corridor, 2003-2004 Un couloir long de 72 mètres désoriente le visiteur et l’oblige à recourir à des stimuli non visuels pour se repérer, le couloir s’obscurcissant progressivement jusqu’à se séparer en deux à mi-parcours quand l’obscurité devient totale. |
|
Hotel
Room (to be inverted), (Chambre d’hôtel (à inverser)),
2004 Cette chambre d’hôtel permet au visiteur d’expérimenter dans l’intimité les Upside-Down Googles (Lunettes à vision inversée), idéalement pour une durée de huit jours, avec l’assistance du personnel du musée. |
|
Infrared
Room (Salle Infrarouge), 2002 Les visiteurs pénètrent dans une salle obscure équipée de caméras infrarouges. Filmés ils voient leurs propres images projetées avec un décalage temporel à peine perceptible qui s’amplifie et diminue progressivement. Cet état donne la sensation d’être guidé par une « force magique ». |
|
Zollner
Stripes (Rayures de Zollner), 2002 Illusion d’optique (les bandes sont parallèles !) Zollner Stripes prend ici l’aspect d’une peinture murale blanche et noire. |
|
The
Forest (La forêt), 2002 Nos deux yeux forment naturellement une seule image. Ici, sur les deux écrans LCD des lunettes « Eye-Trek », deux films sont projetés, que Carsten Höller a tourné au crépuscule dans une forêt enneigée. Les films, diffusés par deux lecteurs DVD synchronisés, sont identiques au début – on ne voit donc qu’une seule image en 3D, puis, alors que l’on s’approche d’un arbre, ils diffèrent peu à peu et offrent une image louche : à gauche de l’arbre, ou bien à droite ; à l’endroit, ou à l’envers … Il en découle un effet particulièrement perturbant que l’on peut rapprocher de perceptions induites par des drogues. |
|