Pati Hill with Wolfgang Tillmans - Maureen Paley x Air de Paris

18.01 - 15.02.2025
Pati Hill
with Wolfgang Tillmans
Maureen Paley x Air de Paris

Pati Hill, Untitled (pineapple), c.1977-1979. Xerograph. 31 x 22,2 cm. Unique. Photo: Marc Domage.

Les artistes Pati Hill et Wolfgang Tillmans ont exploré la capacité de duplication et d'abstraction de la photocopieuse et la manière dont l'appareil peut être à la fois le sujet d'une image et le facilitateur de sa production. Une sélection de xérographies uniques de Pati Hill, réalisées entre 1977 et 1990, est présentée aux côtés d'une seule impression à jet d'encre de Wolfgang Tillmans datant de 2011.

Pati Hill était une artiste et écrivaine multidisciplinaire qui a commencé à utiliser la photocopieuse comme outil artistique pour publier ses premiers « copy works » au début des années 1970. Après la naissance de son unique enfant en 1962, elle déclare avoir « abandonné l'écriture au profit du ménage » et entame une période de treize ans qu'elle décrira plus tard dans son curriculum vitae par les mots « Femme au foyer, mère de famille ». En reprenant son activité créatrice, elle propose que la photocopieuse puisse réunir écrivains et artistes grâce à sa fonction première de reproduction de textes. En déposant divers objets sur le scanner, tels qu'une paire de ciseaux, un téléphone ou des tranches de fruits, elle cherche à traduire le travail domestique invisible en un langage visuel qui présente simultanément les objets sous forme d'images et de natures mortes scannées.

« Les principes sur lesquels fonctionne copier works - oui / non, multiplicité, instantanéité - sont ceux qui régissent une grande partie de la vie moderne, laisser le photocopieur s'imposer plutôt que de lui imposer peut révéler quelque chose sur notre époque et sur ce qui nous attend dans un futur proche. »
Pati Hill, Letters to Jill, A Catalogue and Some Notes on Copying, publié à l'origine en 1979 par Komblee, réimprimé par Mousse 2020.

Ce groupe d'œuvres copiées par Hill est accompagné d'une grande impression à jet d'encre non encadrée de Wolfgang Tillmans, qui est depuis longtemps fasciné par la possibilité de créer de nouvelles images et par la manière dont le monde nous est présenté par le biais d'images. Le sujet de CLC 800, dismantled, a, est une photocopieuse vue dans l'atelier de l'artiste et qui n'est plus opérationnelle - ses pièces externes sont disposées autour du cœur de la machine. Ici, Tillmans utilise l'appareil photo pour analyser et enregistrer le fonctionnement interne complexe de cet appareil de production d'images. En 1987, Tillmans avait commencé à réaliser des œuvres sur une photocopieuse en agrandissant des images trouvées jusqu'à quatre cents pour cent. Ces expériences ont donné naissance à Approaches (1987-88), un groupe de triptyques xérographiques qui ont été présentés lors de sa première exposition personnelle, organisée en 1988 au Café Gnosa, à Hambourg. Tout au long de sa carrière, il n'a cessé de revenir à la photocopieuse comme moyen de produire des images fixes et animées.

« L'exploration de la surface de l'image, de la nature même de ce qui constitue une image, m'a toujours fasciné... J'ai commencé à m'intéresser à la photographie en déconstruisant ou en détruisant la photographie. »
Wolfgang Tillmans, dans Nathan Kernan, What They Are : A Conversation with Wolfgang Tillmans, Art On Paper, mai-juin 2001.

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Both Pati Hill and Wolfgang Tillmans have explored the photocopier’s capacity for duplication and abstraction and how the device can be both the subject of an image, and the facilitator of its production. A selection of Pati Hill’s unique xerographs made between 1977 and 1990 are presented alongside a single inkjet print by Wolfgang Tillmans from 2011.

Pati Hill was a multidisciplinary artist and writer who started to use the photocopier as an artistic tool to publish her first ‘copy works’ in the early 1970s. After the birth of her only child in 1962, Hill claimed to “quit writing in favour of housekeeping” and began a thirteen-year period that she later described on her resume with the words “Housewife, mother.” As she resumed her creative output, she proposed that the copier machine could unite writers and artists owing to its original function of reproducing text. By laying various objects on the scanner such as a pair of scissors, a telephone, or pieces of sliced fruit she aimed to translate invisible domestic labour into a visual language that simultaneously presented objects as images and as scanned still lifes.

“The principles on which the copier works – yes / no, multiplicity, instantaneousness – are those that govern much of modern life, letting the copier impose rather than imposing on it may reveal something about our times and what is in store for us in the near future.”
Pati Hill, Letters to Jill, A Catalogue and Some Notes on Copying, originally published 1979 by Komblee, re-printed by Mousse 2020.

Accompanying this group of Hill’s copy works is a large unframed inkjet print by Wolfgang Tillmans who has a long-held fascination with the possibility of making new pictures and how the world is presented to us through images. The subject of CLC 800, dismantled, a, is a photocopier seen in the artist’s studio and no longer operational – its external parts laid around the machine’s core. Here, Tillmans uses the camera to analyse and record the complex inner workings of this image-making device. Tillmans had begun making works on a photocopier in 1987 by enlarging found images by up to four hundred percent. These experiments yielded Approaches (1987–88), a group of xerographic triptychs which were displayed at his first solo exhibition, held in 1988 at Café Gnosa, Hamburg. Throughout his career he has continually returned to the photocopier as a means of producing both moving and still images.

“The exploration of the image surface, of the very nature of what constitutes an image, has always been of great fascination to me… I started being interested in photography through deconstructing or destroying photography.”
Wolfgang Tillmans, in Nathan Kernan, What They Are: A Conversation with Wolfgang Tillmans, Art On Paper, May-Jun 2001.