OPEN AIR BLOG
Air de Paris on lockdown
March 20 - May 11, 2020
POSTED ON MAY 10, 2020
DOROTHY IANNONE DREW AN UNIQUE COOKBOOK IN 1969 AND WE ARE HAPPY TO BRING YOU HER RECIPE OF ZUPPA INGLESE
ZUPPA INGLESE (serves 8)
1/2 cup granulated sugar
1/4 cup flour
1/4 teaspoon salt
2 cups scalded milk
4 egg yolks
1/2 cup light rum
1/2 teaspoon vanilla extract
2 tbl. crème de cacao
2 sponge layers (see following recipe)
1 cup heavy cream whipped
1 pint fresh strawberries
2 sliced fresh peaches (optional)
1) Mix sugar, flour + salt in top of double boiler. Add milk gradually, stirring. Cook stirring, over boiling water until thickened.
2) Beat egg yolks until blended. Gradually add part of the milk mixture to the yolks while stirring. Return to the hot mixture and cook over simmering water, stirring constantly until thickened. Cool and chill.
3) Divide the mixture into three parts. Add one tbl rum to one part, the vanilla to the second part and the crème de cacao to the third.
4) Split the sponge cake layers to make 4 layers and place one on a serving plate. Sprinkle with 1/4 of the remaining rum and spread with one of the 3 custard mixtures. Repeat with the 2nd and 3rd layers. Cover with the fourth layer of cake and sprinkle it with the remaining rum. Chill overnight in the refrigerator.
5) At serving time spread whipped cream over the top and sides of the cake and arrange berries + peaches on cream.
SPONGE LAYERS 2 8 x 8’’ layers
3/4 cup sifted cake flour
1 teaspoon baking powder
1/4 teaspoon salt
4 eggs, separated
3/4 cup granulated sugar
1/2 teaspoon almond extract
2 tbl. water
1) Preheat oven to moderate 375°
2) Sift together the flour, baking powder + salt
3) Beat the egg whites until stiff, adding half the sugar gradually.
4) Beat the egg yolks until thick and add the remaining sugar gradually
5) Beat until very thick + add the almond extract. Add the water gradually while beating + fold in the egg white mixture. Sift about 1/3 of the flour mixture at a time over the top and fold in.
6) Turn the mixture into a jelly roll pan that has been lined with wax paper. Bake about 18 min. Turn out on a cooling rack, remove paper and cut in half.
DOROTHY IANNONE
A COOKBOOK
has been published by JRP Ringier (edited by Clément Dirié) in January 2019
Here the introduction that she then wrote :
My desire in beginning the Cookbook long ago in 1968, was to have my favorite
recipes always with me when I cooked for my peripatetic beloved who, although
he loved the experience of arriving somewhere, loved even more the going away.
Mostly I cooked for us but sometimes also for our friends in the many cities where
we lived and worked, in Reykjavik, London, Basel, and most often in Düsseldorf,
from recipes which I had gathered over many years from many sources. In my
atelier in Düsseldorf, when my beloved was away, I would work through the night
from around nine in the evening until early in the morning.
In those days my dear friends, Robert and Marianne Filliou, were living in
Düsseldorf and at seven am when I had finished working, I used to telephone
Marianne and Robert to say good morning as they were preparing Marcelline,
their child, for the school day. And then I'd go up to our apartment on the floor
above to sleep until mid-afternoon when I began my new day.
Those years were among the most prolific work periods of my life. In my atelier,
I worked on the Cookbook on a drawing table, and when I had had enough of that, I resumed painting one of my large canvases, now referred to as the Eros Series,
which was placed against the wall behind me.
While I painted, I played my favorite LP records. Cigarettes and vodka, music and song, accompanied my journey through the nights in my atelier. And now, reading
the comments with which each page of the Cookbook is adorned, I realize that nothing less than love could have prompted the transforming of an accumulation
of recipes into a work of art.
POSTED ON MAY 8, 2020
A l'occasion des expositions NO TIME LEFT TO START AGAIN chez Margo Leavin à Los Angeles et Air de Paris à Paris en 2010, ALLEN RUPPERSBERG a produit les deux premiers volumes
d'une compilation sonore sur les influences du rock'n'roll, un équivalent sonore du voyage visuel autour de cette musique à laquelle invitaient les oeuvres exposées.
No Time Left To Start Again / The B and D of R'n'R 1, 2010
Vinyle 33 tours
LISTEN TO THE PLAYLIST
POSTED ON MAY 5, 2020
Il est vrai que nous espérons que des choses vont changer. Des choses, quelles choses ? Celles d'un passé proche et empli de choses justement ? Celles dont on peut se passer ?
En tout cas nous ne voulons pas nous passer des œuvres des artistes ni des livres des écrivains.
Voici une lettre de Michel Houellebecq :
EN UN PEU PIRE
Réponses à quelques amis
Il faut bien l’avouer : la plupart des mails échangés ces dernières semaines avaient pour premier objectif de vérifier que l’interlocuteur n’était pas mort, ni en passe de l’être. Mais, cette vérification faite, on essayait quand même de dire des choses intéressantes, ce qui n’était pas facile, parce que cette épidémie réussissait la prouesse d’être à la fois angoissante et ennuyeuse. Un virus banal, apparenté de manière peu prestigieuse à d’obscurs virus grippaux, aux conditions de survie mal connues, aux caractéristiques floues, tantôt bénin tantôt mortel, même pas sexuellement transmissible : en somme, un virus sans qualités. Cette épidémie avait beau faire quelques milliers de morts tous les jours dans le monde, elle n’en produisait pas moins la curieuse impression d’être un non-événement. D’ailleurs, mes estimables confrères (certains, quand même, sont estimables) n’en parlaient pas tellement, ils préféraient aborder la question du confinement ; et j’aimerais ici ajouter ma contribution à certaines de leurs observations.
Frédéric Beigbeder (de Guéthary, Pyrénées-Atlantiques). Un écrivain de toute façon ça ne voit pas grand monde, ça vit en ermite avec ses livres, le confinement ne change pas grand-chose. Tout à fait d’accord, Frédéric, question vie sociale ça ne change à peu près rien. Seulement, il y a un point que tu oublies de considérer (sans doute parce que, vivant à la campagne, tu es moins victime de l’interdit) : un écrivain, ça a besoin de marcher.
Ce confinement me paraît l’occasion idéale de trancher une vieille querelle Flaubert-Nietzsche. Quelque part (j’ai oublié où), Flaubert affirme qu’on ne pense et n’écrit bien qu’assis. Protestations et moqueries de Nietzsche (j’ai également oublié où), qui va jusqu’à le traiter de nihiliste (ça se passe donc à l’époque où il avait déjà commencé à employer le mot à tort et à travers) : lui-même a conçu tous ses ouvrages en marchant, tout ce qui n’est pas conçu dans la marche est nul, d’ailleurs il a toujours été un danseur dionysiaque, etc. Peu suspect de sympathie exagérée pour Nietzsche, je dois cependant reconnaître qu’en l’occurrence, c’est plutôt lui qui a raison. Essayer d’écrire si l’on n’a pas la possibilité, dans la journée, de se livrer à plusieurs heures de marche à un rythme soutenu, est fortement à déconseiller : la tension nerveuse accumulée ne parvient pas à se dissoudre, les pensées et les images continuent de tourner douloureusement dans la pauvre tête de l’auteur, qui devient rapidement irritable, voire fou.
La seule chose qui compte vraiment est le rythme mécanique, machinal de la marche, qui n’a pas pour première raison d’être de faire apparaître des idées neuves (encore que cela puisse, dans un second temps, se produire), mais de calmer les conflits induits par le choc des idées nées à la table de travail (et c’est là que Flaubert n’a pas absolument tort) ; quand il nous parle de ses conceptions élaborées sur les pentes rocheuses de l’arrière-pays niçois, dans les prairies de l’Engadine etc., Nietzsche divague un peu : sauf lorsqu’on écrit un guide touristique, les paysages traversés ont moins d’importance que le paysage intérieur.
Catherine Millet (normalement plutôt parisienne, mais se trouvant par chance à Estagel, Pyrénées-Orientales, au moment où l’ordre d’immobilisation est tombé). La situation présente lui fait fâcheusement penser à la partie « anticipation » d’un de mes livres, La possibilité d’une île.
Alors là je me suis dit que c’était bien, quand même, d’avoir des lecteurs. Parce que je n’avais pas pensé à faire le rapprochement, alors que c’est tout à fait limpide. D’ailleurs, si j’y repense, c’est exactement ce que j’avais en tête à l’époque, concernant l’extinction de l’humanité. Rien d’un film à grand spectacle. Quelque chose d’assez morne. Des individus vivant isolés dans leurs cellules, sans contact physique avec leurs semblables, juste quelques échanges par ordinateur, allant décroissant.
Emmanuel Carrère (Paris-Royan ; il semble avoir trouvé un motif valable pour se déplacer). Des livres intéressants naîtront-ils, inspirés par cette période ? Il se le demande.
Je me le demande aussi. Je me suis vraiment posé la question, mais au fond je ne crois pas. Sur la peste on a eu beaucoup de choses, au fil des siècles, la peste a beaucoup intéressé les écrivains. Là, j’ai des doutes. Déjà, je ne crois pas une demi-seconde aux déclarations du genre « rien ne sera plus jamais comme avant ». Au contraire, tout restera exactement pareil. Le déroulement de cette épidémie est même remarquablement normal. L’Occident n’est pas pour l’éternité, de droit divin, la zone la plus riche et la plus développée du monde ; c’est fini, tout ça, depuis quelque temps déjà, ça n’a rien d’un scoop. Si on examine, même, dans le détail, la France s’en sort un peu mieux que l’Espagne et que l’Italie, mais moins bien que l’Allemagne ; là non plus, ça n’a rien d’une grosse surprise.
Le coronavirus, au contraire, devrait avoir pour principal résultat d’accélérer certaines mutations en cours. Depuis pas mal d’années, l’ensemble des évolutions technologiques, qu’elles soient mineures (la vidéo à la demande, le paiement sans contact) ou majeures (le télétravail, les achats par Internet, les réseaux sociaux) ont eu pour principale conséquence (pour principal objectif ?) de diminuer les contacts matériels, et surtout humains. L’épidémie de coronavirus offre une magnifique raison d’être à cette tendance lourde : une certaine obsolescence qui semble frapper les relations humaines. Ce qui me fait penser à une comparaison lumineuse que j’ai relevée dans un texte anti-PMA rédigé par un groupe d’activistes appelés « Les chimpanzés du futur » (j’ai découvert ces gens sur Internet ; je n’ai jamais dit qu’Internet n’avait que des inconvénients). Donc, je les cite : « D’ici peu, faire des enfants soi-même, gratuitement et au hasard, semblera aussi incongru que de faire de l’auto-stop sans plateforme web. » Le covoiturage, la colocation, on a les utopies qu’on mérite, enfin passons.
Il serait tout aussi faux d’affirmer que nous avons redécouvert le tragique, la mort, la finitude, etc. La tendance depuis plus d’un demi-siècle maintenant, bien décrite par Philippe Ariès, aura été de dissimuler la mort, autant que possible ; eh bien, jamais la mort n’aura été aussi discrète qu’en ces dernières semaines. Les gens meurent seuls dans leurs chambres d’hôpital ou d’EHPAD, on les enterre aussitôt (ou on les incinère ? l’incinération est davantage dans l’esprit du temps), sans convier personne, en secret. Morts sans qu’on en ait le moindre témoignage, les victimes se résument à une unité dans la statistique des morts quotidiennes, et l’angoisse qui se répand dans la population à mesure que le total augmente a quelque chose d’étrangement abstrait.
Un autre chiffre aura pris beaucoup d’importance en ces semaines, celui de l’âge des malades. Jusqu’à quand convient-il de les réanimer et de les soigner ? 70, 75, 80 ans ? Cela dépend, apparemment, de la région du monde où l’on vit ; mais jamais en tout cas on n’avait exprimé avec une aussi tranquille impudeur le fait que la vie de tous n’a pas la même valeur ; qu’à partir d’un certain âge (70, 75, 80 ans ?), c’est un peu comme si l’on était déjà mort.
Toutes ces tendances, je l’ai dit, existaient déjà avant le coronavirus ; elles n’ont fait que se manifester avec une évidence nouvelle. Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde ; ce sera le même, en un peu pire.
4 mai 2020
☞ PODCAST
France #024
tirage pigmentaire (2016) sur papier Baryta contrecollé sur Dibond
49,5 x 76 x 3,3 cm
POSTED ON APRIL 27, 2020
Carsten Höller
One Minute Doubt
1999
Video on DVD or Beta SP
1 minute, looped
POSTED ON APRIL 25, 2020
I Dream
Guy de Cointet
I Dream (Old woman)
c. 1968 - 70
Film 8 mm transferred to digital
Duration: 28 minutes
☀️
Vers la fin des années soixante Guy de Cointet vit à Santa Monica en Californie. Il commence des expérimentations avec une caméra 8mm. Le film I Dream (Old Woman) est le seul qui soit monté à partir des rushs des bobines de 3 minutes. La caméra est posée sur le rebord de sa fenêtre et cadre en plan fixe différents lieux où sa voisine, une vieille dame, vaque à ses occupations quotidiennes. Selon l'heure de la journée elle est assise et somnole sur une chaise à l'ombre, ses pieds ne touchent pas le sol ; elle étend le linge dans une pimpante robe à fleurs ; elle sort la poubelle dans une robe blanche ; des gens passent dans la rue, elle revient ; elle vit dans le périmètre très restreint de sa maison, sa coursive, son bout de jardin.
☀️
In the late sixties Guy de Cointet lives in Santa Monica, California. He starts experimenting with an 8mm camera. The film I Dream (Old Woman) is the only one that was edited from the rushes of a good number of 3 minute reels. The camera sits on his window sill and frames in a fixed shot different places where his neighbor, an old lady with her hair done, goes about her daily business.
Excerpts. Depending on the time of day, she sits and dozes on a chair in the shade, her feet do not touch the ground; she spreads the laundry in a dashing flowery dress; she takes out the garbage in a white dress; people pass by in the street, she comes back; she lives in the very restricted perimeter of her house, her alleyway, her piece of garden...
POSTED ON APRIL 23, 2020
Adriana Lara
Cheerios media, 2019
framed poster, Cheerios, 65 x 44,5 cm
Les médias numériques à l'ère digitale
Avec de nouveaux dessins à colorier de Mexico
With new drawings to color from Mexico
Download here
First chapter, March 26, 2020
Edited by- Obrera Centro.
Design- Mauro Giaconi
Idea- Alvaro Verduzco
À colorier en regardant un clip vidéo de Virus - Pronta Entrega Con Letra, 1985
Color during watching Virus video clip "Pronta Entrega Con Letra", 1985
Ou la performance live de Aphex Twin au Depot Mayfield le 20 septembre 2019, (visuels Weird Core) ICI.
Or the Aphex Twin live performance at Depot Mayfield, September 20, 2019 (visuals Weird Core)
HERE.
Enjoy.
POSTED ON APRIL 21, 2020
Shimabuku, Erect, 2017
film numérique, couleur, son, 5'53"
Un texte de Célia Bernasconi, NMNM, Monaco, Avril 2020
C’est un point de vue surplombant une plage naturelle que l’on pourrait trouver au détour d’une balade sur la côte méditerranéenne, à l’écart de toute construction. Le soleil se lève sur un massif rocheux au lointain, caressant de ses rayons quelques branches en hauteur. Un pin maritime surplombe la plage de sable, qui sommeille encore dans l’ombre. On n’entend que les vagues qui se brisent dans un rythme si régulier, si calme. C’est comme si cette image avait toujours existé.
Fondu au blanc. La plage de sable est au premier plan, désormais baignée de lumière. Le chant des insectes réveillés par la chaleur du soleil se superpose au lourd murmure des vagues. De tout petits oiseaux traversent un bout de plage, si légers qu’ils ne laissent aucune une trace dans le sable. Dans ce décor idyllique, un ensemble de branches, brindilles et fragments de planches a été planté dans le sable. Systématiquement érigées jusqu’à la limite de l’écume, ces sculptures constituent le seul indice d’une présence humaine dans un paysage déserté. Sous la lumière rasante du soleil, leurs ombres s’étirent sur la surface lisse et claire du sable mouillé. La mer monte presque insensiblement.
Cette image disparaîtra bientôt. Elle est aussi fragile et éphémère que l’action réalisée par Shimabuku sur la plage de Norihama, dans la péninsule d’Oshika au Japon, l’une des côtes les plus durement frappées par le Tsunami de 2011 :
Placer les choses droites. Placer debout les choses couchées. Placer à la verticale les arbres et les pierres qui se trouvent sur la plage. Avec la collaboration de nombreuses personnes, nous placerons de nombreuses choses en position verticale. Nous essaierons de rassembler notre énergie pour placer de très grands arbres en position verticale. Alors peut-être quelque chose en nos cœurs se redressera.(Shimabuku)
*
Shimabuku, Erect, 2017
digital film projection, colour, sound, 5'53"
A text by Celia Bernasconi, NMNM, Monaco, April 2020
Looking down onto the kind of untouched beach you might come upon out walking on the Mediterranean coast, with not a building in sight. The sun rising over a rocky outcrop in the distance, brushing the tops of the sparse branches. A maritime pine overhanging the sandy cove still slumbering in the shade. The only sound the waves rolling in so regularly, so serenely. As if this image has existed forever.
Fade to white. The beach in the foreground now, bathed in light. Insects woken by the heat of the sun, their trilling overlaid on the hushing of the breakers. Tiny birds scurrying across the sand, so light they leave no trace. In this idyllic setting a grouping of branches, twigs and bits of planks has been planted in the sand. Methodically erected right up to the foaming waterline, these sculptures are the sole indicator of a human presence in this deserted landscape. Under the raking light their shadows lengthen across the smooth, pale surface of the wet sand. The tide is coming in almost imperceptibly.
This image will soon disappear. It is as fragile and ephemeral as Shimabuku's action on the beach at Norihama, on the Oshika peninsula in Japan, one of the strips of coastline hardest hit by the tsunami of 2011:
Straighten things up. Make flattened things upright. Make the trees and stones on the beach vertical. With lots of people lending a hand, we will make lots of things vertical. We will try to pool our energy and place very tall trees in an upright position Then maybe something in our hearts will straighten up.(Shimabuku)
Translation John Tittensor.
POSTED ON APRIL 19, 2020
Ingrid Luche
Chinoiserie (Feu de cheminée), 2014
peinture, encres et vernis acryliques sur bois stratifié, 80 x 120 x 2,5 cm
Un texte d’Éric Mangion, Villa Arson, Nice, Avril 2020
Il y a des feux de cheminées qui donnent envie de rester chez soi, créer une douceur seule ou collective autour des flammes ou de la braise.
Il y a aussi cette soupe de légumes qui cuit lentement à proximité du feu, cette image traditionnelle du monde rural, cette odeur de cendre et de viande fumée.
Mais il y a aussi pour les amateurs d’art, la Roue de Bicyclette. « J'aimais la regarder comme j'aime regarder le mouvement d'un feu de cheminée », disait le vieux Marcel Duchamp.
Il y a enfin le feu de cheminée comme image de la culture populaire que l’on retrouve notamment dans les restaurants asiatiques, comme les aquariums ou les photos d’animaux. Rien de plus banal. Des images sans profondeur mais qui font partie de notre inconscient collectif. Elles sont là et nous entourent.
*
A text by Eric Mangion, Villa Arson, Nice, April 2020
Alone or in company, there are fires – dancing flames or glowing embers – that give you the urge just to stay home and bask in the warmth.
And there's that traditional image of rural life, the vegetable soup simmering by the hearth amid an odour of ash and smoked meat.
Not to mention, for art lovers, Bicycle Wheel. "I loved watching it the way I love watching a fire flickering in the grate," said ageing Marcel Duchamp.
And last but not least, the cosy fire as the pop culture icon that's a fixture in Asian restaurants, along with fishtanks and animal photos. Nothing cornier. Images with no depth, but firmly rooted in our collective unconscious. They're there, all around us.
Translation John Tittensor.
POSTED ON APRIL 17, 2020
JEAN-PHILIPPE TOUSSAINT publiait La salle de bain aux Éditions de Minuit en 1985, le roman commence ainsi:
Lorsque j'ai commencé à passer mes après-midi dans la salle de bain, je ne comptais pas m'y installer ; non, je coulais là des heures agréables, méditant dans la baignoire, parfois habillé, tantôt nu.
PIERRE JOSEPH réalisait en 1994 une petite série d'oeuvres (des dyptiques en photographie numérique) intitulées Jeu des sept erreurs (Cascade), ou (Fenêtre Matisse), ou encore (L'ange au sourire) et (Salle de bains).
LE JEU C'EST LA VIE ET L'OEUVRE D'ART VOUS INVITE À JOUER !
PLAY A SEVEN ERRORS GAME WITH PIERRE JOSEPH!
You can download images HERE
POSTED ON APRIL 15, 2020
Dorothy Iannone
All Our Strength And All Of Our Sweetness, 2019
acrylique sur bois, 180 x 143 cm.
« All Our Strength and All of Our Sweetness »… Difficile d’imaginer devise plus lumineuse, plus authentiquement essentielle pour énoncer le parcours et l’œuvre de Dorothy Iannone. Inspirée des vers d’un des plus beaux poèmes érotiques anglais, To His Coy Mistress, cette œuvre récente de l’artiste a la limpidité d’un manifeste. Un couple en pied, nu, enlacé, affiche l’évidence de sa complicité et l’affirme à nos yeux. Allégories d’un amour charnel et terrestre, ils se dressent devant une voûte étoilée et un soleil appareillé d’un étrange motif évoquant la roue de la fortune des jeux de tarots. L’astre darde sur eux la chaleur de ses rayons. Les corps sont ici clairement sexués et n’arborent pas le métissage des organes et l’hermaphrodisme qui caractérisent nombre des œuvres de Dorothy Iannone. Ce manifeste radieux, incarné, illustre le mélange unique de candeur, de puissance, de sensualité et de liberté qui fait la singularité de l’artiste depuis les années 1960. Celle qui a déployé toute sa vie un journal intime sublimé de sa vie amoureuse et des infinies variations d’une relation, clame encore et toujours, cette alchimie du corps intime et du corps politique… Une liberté de et pour soi qui tend le miroir d’une émancipation pour tou.te.s. Solaire, vitale, joyeuse son œuvre dit aussi l’urgence du désir et l’harmonie d’une égale communion.
Au pied de ses personnages résonnent les vers d’Andrew Marvell :
Roulons en boule nos présences,
Dans la douceur de la puissance !
Car le combat des corps aux déchirants plaisirs
Enfoncera pour nous les grilles de la vie,
Et puisque le soleil n’aura jamais envie
De rester immobile, on le fera courir.
Hélène Guénin, Mars 2020.
*
"All Our Strength and All of Our Sweetness" – Difficult indeed to conceive of a more luminous, more quintessential statement of Dorothy Iannone's career and oeuvre. Taking its inspiration from Andrew Marvell's To His Coy Mistress – one of English poetry's most delicious forays into the erotic – this recent work has all the limpidity of a manifesto. Standing stark naked, these entwined allegories of a carnal earthiness overtly highlight their amatory bond against a starry sky and the warm, darting rays of an intriguingly embellished – tarot wheel of fortune? – sun. The bodies are unambiguously sexualised, with no trace of the genital crisscrossing or hermaphroditism that often mark Iannone's work. This radiant declaration embodies the unique blend of candour, potency, sensuality and freedom underpinning the singularity of an artist who, since the 1960s, has kept a visual diary of her love life and the infinite variations of human relationships. Who still proclaims for all to hear the intimate alchemy of the physical body and the body politic; of a freedom of and for the self that holds up a mirror reflecting emancipation for all. Life-affirming, zestful and exuberant, the Iannone oeuvre bespeaks the urgency of desire and the harmoniousness of communion on an equal footing.
The inscription at her characters' feet echoes Marvell's lines:
Let us roll all our strength and all
Our sweetness up into one ball,
And tear our pleasures with rough strife
Through the iron gates of life:
Thus, though we cannot make our sun
Stand still, yet we will make him run.
Hélène Guénin, March 2020
Translation John Tittensor.
POSTED ON APRIL 12, 2020
Il y a un an
IMPRIMERIE, PESTE ET SURVIE : UN EXEMPLE DU DIX-SEPTIÈME SIÈCLE
Brooke Sylvia Plamieri et Ben Kinmont
One year ago
PRINTING, PESTILENCE, AND SURVIVAL : A SEVENTEENTH CENTURY EXAMPLE
Brooke Sylvia Plamieri and Ben Kinmont
→ Access to the podcast
On April 12th, at the Fondation Ricard, Dr. Brooke Palmieri gave a talk entitled "Printing, Pestilence, and Survival : A Seventeenth Century Example", a look at radical political thought and archiving in 17th century England, focusing on the history of the Quakers and the role of archives in assuring the survival of marginalized communities. The talk was followed by a conversation with Ben Kinmont.
The lecture was presented within the larger context of Kinmont's participation in the Paris Book Fair at the Grand Palais (April 11-14, 2019) and his project "Exhibitio Chimaerica" at Air de Paris (April 17- May 4, 2019), where Ben Kinmont presented archival material related to Mary Everard (c.1637-1685) and the Everard family. The family included many prominent radicals and agitators of the Interregnum Period, and exemplified the spirit of Antinomian thought during the English Civil War.
Brooke Palmieri 's Abstract:
The use of movable type in cities across Europe after 1450 fundamentally changed the circulation of knowledge, both in print and in manuscript. But in England, it took two centuries for the revolutionary possibilities of the press to reach a fever pitch, in what has become known as the "print explosion" of the late seventeenth century. Crucial to this explosion was the collapse of state censorship, and an increase in short works by Antinomian groups, or religious “fanaticks,” beginning in the 1640s: Ranters, Seekers, Diggers, Levellers, Baptists, and eventually, the Quakers. Amidst a crisis that culminated in the beheading of King Charles I, printed information was at times celebrated as a revolutionary exercise in Liberty, and at times condemned as a plague and a threat to the nation. The Quakers drew their membership from earlier radicals and published about a pamphlet per week beginning in the 1650s, advocating the belief of the ”inner light” over the letter of the law, and a concept of “Truth” that was based upon that individual spirit. Yet so intense was hatred toward Quaker beliefs, that not only were they brutally persecuted throughout the 1660s, but their pamphlets were deemed heretical and often destroyed. The Truth of Quaker experiences was dependent upon their own ability to create and maintain an archive that could support their printing habits, even while under extreme duress. Taking as its starting point this environment of upheaval and bloodshed, this lecture will focus on the example of early Quakers such as George Fox, Ellis Hookes, Mary Fisher, and Mary Everard. Their experiences allow for a clearer understanding of the place of the archive among marginalised groups more broadly, documenting the interplay between individual and collective struggle, and ultimately, destruction and survival. The Quakers survived, archived, and saw into publication their beliefs and experiences of persecution, initiating a tradition of documenting struggle that has lasted now for over three centuries—the oldest continuous radical archive in the English language.
BROOKE SYLVIA PLAMIERI is a writer, educator, and bookseller. In 2017, Brooke completed a PhD at University College London--Compelling Reading: The Circulation of Quaker Texts 1650-1700--documenting the communal reading, writing, archiving, and publishing habits of Quakers. Building from that background in the history of social movements, in the summer of 2018, Brooke launched Camp Books, a travelling book & print shop featuring texts related to queer history. Camp Books also provides the raw material for workshops on better understanding—and preserving—the archives of the oppressed, which Brooke regularly delivers in schools, libraries, and galleries.
BEN KINMONT is an artist, publisher, and antiquarian bookseller living in Sebastopol, California. His work is concerned with the value structures surrounding an art practice and what happens when that practice is displaced into a non-art space. Since 1988 his work has been project-based with an interest in archiving and blurring the boundaries between artistic production, publishing, and curatorial practices. He is also the founder of the Antinomian Press, a publishing enterprise which supports project art and ephemera (the archive of which is in the collection of drawings and prints at MOMA).
*
Au Grand Palais, à l’occasion de la Foire du livre ancien de Paris (11-14 avril), puis à la galerie Air de Paris (17 Avril-11 mai) Ben Kinmont présentait des documents d’archives liés à Mary Everard (1637-1685 environ) et à la famille Everard. La famille comprenait de nombreux radicaux et agitateurs éminents de la période Interregnum et incarnait l’esprit de la pensée antinomienne pendant la guerre civile anglaise. Dans le cadre de cette présentation, Dr. Brooke Palmieri a donné également une conférence intitulée « Impression, peste et survie: un exemple du dix-septième siècle ». La discussion porte sur l’histoire des quakers et sur le rôle des archives pour assurer la survie des communautés marginalisées.
L’utilisation de caractères mobiles dans les villes d’Europe après 1450 a fondamentalement modifié la circulation du savoir, à la fois sous forme imprimée et sous forme manuscrite. Mais en Angleterre, il a fallu deux siècles pour que les possibilités révolutionnaires de la presse atteignent leur paroxysme, ce que l’on appelle maintenant « l’explosion de l’imprimerie » de la fin du XVIIe siècle. A partir de 1640, l’effondrement de la censure d’État et l’augmentation du nombre d’œuvres courtes produites par des groupes Antinomiens ou de « fanatiques » tels les Ranters, Seekers, Diggers, Levellers, les Baptistes et enfin les Quakers ont joué un rôle crucial dans cette explosion. Pendant une crise qui a abouti à la décapitation du roi Charles Ier, les informations imprimées étaient parfois célébrées comme un exercice révolutionnaire de la Liberté, et parfois condamnées comme une peste et une menace pour la nation.
Les Quakers se sont placés en héritiers des groupes radicaux qui les ont précédés et ont publié environ un opuscule par semaine pendant les années 1650, en défendant la croyance en la « lumière intérieure » plutôt que la lettre de la Loi, et le concept de « Vérité » fondé sur cet esprit individuel. Pourtant, la haine à l’égard des croyances Quakers était si forte que non seulement ils ont été brutalement persécutés au cours des années 1660, mais que leurs pamphlets ont été jugés hérétiques et souvent détruits. La Vérité des Quakers dépendait alors de leur propre capacité à créer et à gérer des archives qui pourraient soutenir leur production imprimée, même sous la contrainte extrême.
En prenant comme point de départ ce contexte de soulèvements et d’effusion de sang, cette conférence se concentrera sur l’exemple des premiers Quakers tels que George Fox, Ellis Hookes, Mary Fisher et Mary Everard. Leurs expériences permettent de mieux comprendre la place des archives au sein des groupes marginalisés, plus largement en évoquant l’interaction entre les luttes individuelles et collectives, et finalement, entre destruction et survie. Les Quakers ont survécu, ils ont archivé et publié leurs croyances et leurs expériences des persécutions, instaurant ainsi une tradition de documentation de la lutte qui dure depuis plus de trois siècles – la plus ancienne archive radicale continue en langue anglaise.
BROOKE SYLVIA PALMIERI est écrivain.e, éducateur.ice et libraire. En 2017, iel a terminé un doctorat à l’University College London – Lecture convaincante: la circulation des textes Quakers (1650-1700) – documentant les habitudes de lecture, d’écriture, d’archivage et de publication en commun des Quakers. Riche de sa connaissance de l’histoire des mouvements sociaux, Brooke a lancé, à l’été 2018, Camp Books, une librairie itinérante d’ouvrages de livres et d’imprimés présentant des textes liés à l’histoire queer. Camp Books fournit également le matériel de base nécessaire à des ateliers sur la compréhension et la conservation des archives des opprimés, que Brooke livre régulièrement dans les écoles, les bibliothèques ou les galeries.
BEN KINMONT est un artiste, éditeur et libraire d'ouvrages anciens vivant à Sebastopol, Californie. Son travail aborde la construction et l'élaboration d'une valeur d'une pratique de l'art mais aussi les conséquences du déplacement de cette pratique hors de son milieu d'origine. Depuis 1988, son travail est basé sur un projet lié à l'archive, perturbant ainsi les frontières entre production artistique, édition, et pratiques curatoriales. Il est également le fondateur de Antinomian Press, une maison d'édition qui soutient de projets artistiques et éphémères.
POSTED ON APRIL 11, 2020
Jef Geys
Kempens Informatieboek Special Edition Covid-19
edited by Kazini, published as a serial by Air de Paris in April 2020
Colouring Book, Plate 7
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Het huis, de tent, de iglo, de hut, caravan, chalet, mobilhome, de plaats waar men altijd over zegt: ik ga naar huis. Toen ik het huis in 1964 tekende, leek het een onderwerp van gesprek zoals Ladovsky het wou: een vruchtbare samenwerking tussen producent (architect) en consument (de massa). Architecten plakten driftig de eerste Lettraset-boompjes op hun kalktekeningen en schematiseerden de vrouwelijke figuurtjes die op gazons rondschoven totdat ze op de Studebakers geleken. De vlinderdaken wezen naar boven, de boemerangklinken bewogen als vanzelf en de kruipkelders beloofden ons duizend onderhoudloze jaren. De architect tekende de weg uit die de hond moest volgen, verzamelde alle buizen in het natte gedeelte en zette harmonikadeuren dat het een lust was. Na maanden vruchtbare eenrichtingsdiscussie vond de consument dat hij recht had op de vrije keuze van de brievenbus.
*
The house, the tent, the igloo, the hut, caravan, chalet, mobile home, the place where people always say: I'm going home. When I drew the house in 1964, it seemed to be a subject of conversation as Ladovsky wanted it to be: a fruitful collaboration between producer (architect) and consumer (the masses). Architects adriftly stuck the first Letraset trees on their limestone drawings and schematized the female figurines that slid around on lawns until they looked like the Studebakers. The butterfly roofs pointed upwards, the boomerang handles moved as if by themselves, and the crawl-basement promised us thousands of maintenance-free years. The architect sketched out the path the dog had to follow, collected all the pipes in the wet area and set harmonica doors as if it were a pleasure. After months of fruitful one-way discussion, consumers felt they were entitled to the free choice of the letterbox.
*
Das Haus, das Zelt, der Iglu, die Hütte, Caravan, Chalet, mobiles Heim, der Ort, von dem man immer sagt: ich gehe nach Hause. Seit ich das Haus 1964 zeichnete, schien es ein Gesprächsthema, wie Ladovsky es sich gewünscht hätte: das Ergebnis einer fruchtbaren Zusammenarbeit zwischen Produzent (der Architekt) und Konsument (die Massen). Wild-enthusiastische Architekten bedeckten das Pauspapier mit „Lettraset"-Bäumen und schematisierten die weiblichen Figuren, die auf dem Rasen herumschlenderten, bis sie „Studebakers" glichen. Die Kurven der Dächer zeigten zum Himmel, die Bumerangklinken bewegten sich wie von selbst, und das Kriechgewölbe versprach uns 1000 Jahre bar jeden Unterhalts. Der Architekt zeichnete den Weg vor, den der Hund gehen sollte, versammelte alle Rohre im Nassbereich des Gebäudes und entwarf Falttüren, dass bestand der Verbraucher dann auf seinen Rechten, was die Wahl eines Briefkastens anbelangte. s nur so eine Lust war. Nach Monaten erfolgreicher einseitiger Diskussionen.
*
La maison, la tente, l'igloo, la hutte, la caravane, le chalet, le mobil-home, le lieu dont on a l'habitude de dire :je rentre chez moi. En 1964, lorsque je dessinai la maison, elle semblait un sujet de conversation que Ladovsky aurait aimć: une collaboration fructueuse entre le producteur (l'architecte) et le consommateur (les masses). Des architectes s'empressaient d'utiliser les premières décalcomanies manière Lettra et schématisaient les figures féminines qui circulaient sur les gazons au point de rassembler à des Studebaker. Les toits papillons désignaient le ciel, les poignées de porte en forme de boomerang pivotaient comme d'elles-mêmes et les souterrains nous promettaient mille ans sans entretien. L'architecte traçait encore le sentier que devait suivre le chien, groupait les tuyauteries dans la partie humide installait avec entrain des portes en accordéon. Après des mois de fructueuses discussions en sens unique, le consommateur découvrait que tout de même il était autorisé, lui, à décider quel type de boîte aux lettres ornerait la facade.
#JefGeysCovid19
POSTED ON APRIL 10, 2020
Jef Geys
Kempens Informatieboek Special Edition Covid-19
edited by Kazini, published as a serial by Air de Paris in April 2020
Colouring Book, Plate 6
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De dingen: het vulsel van een leeg bestaan, de stukken van de puzzel die we vergaren, trachten te reconstrueren, de noodzakelijke zaken die iedereen moet hebben om nadien weg te gooien. De obstakels om ruzie over te maken, om over te discussiëren, om te breken, te herstellen, door te geven, te erven. Trendsetters-alfabet dat vlugger verslijt dan het uitgevonden kan worden.
*
The things: the stuffing of an empty existence, the pieces of the puzzle we are collecting, trying to reconstruct, the necessary things everyone should have to throw away afterwards. The obstacles to argue, to discuss, to break, to repair, to pass on, to inherit. Trendsetter alphabet that wears out faster than it can be invented.
*
Dinge: Die Füllung einer leeren Existenz, die Elemente eines Puzzels, die wir sammeln, um dieses zu rekonstruieren, die Dinge, die jeder benötigt, um sie wieder fortwerfen zu können. Die Widrigkeiten, über die man streitet und diskutiert, sie bricht, wiederherstellt, anbietet, ererbt. Das Trendsetter-Alphabet, das schneller vergeht als es erschaffen werden kann.
*
Les objets: ce qui comble une existence vide, les pièces de puzzle que nous amassons, les choses indispensables que chacun doit posséder pour les jeter ensuite. Les obstacles, objets de disputes, de discussions, tout ce qu'on peut casser, réparer, transmettre, hériter, alphabet des gens dans le vent, objets qu'on passe moins de temps à user qu'à inventer.
#JefGeysCovid19
POSTED ON APRIL 9, 2020
Jef Geys
Kempens Informatieboek Special Edition Covid-19
edited by Kazini, published as a serial by Air de Paris in April 2020
Colouring Book, Plate 5
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De hogepriesteressen uit de kunstgeschiedenis: van de Venus van Willendorf tot de Vargas-girl. Verminkt, uit hun context getrokken, verzameld en onwennig samengetroept rond de in een cirkel gevatte Da Vinci-bodybuilder, die als in een zeepbel wacht op de verlossende vinger.
*
The high priestesses of art history: from the Venus of Willendorf to the Vargas girl. Mutilated, pulled out of context, collected and uncomfortably gathered around the circular Da Vinci bodybuilder, who waits as if in a bubble for the redeeming finger.
*
Die Hohepriesterinnen aus der Kunstgeschichte: von der Venus von Willendorf bis zum Vargas-Mädchen. Entstellt und aus dem Kontext genommen, gesammelt und unbehaglich um Da Vincis Bodybuilder versammelt, gefangen in einem Kreis wie in einer Seifenblase, wartend auf die rettende Hand.
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Les grandes-prêtresses de l'histoire de l'art, de la Venus de Willendorf à la fille de Vargas. Défigurées, arrachées à leur contexte, rassemblées, groupées gauchement autour d'un culturiste à la Da Vinci, saisi comme dans une bulle de savon d'où il espère qu'un doigt va le délivrer.
#JefGeysCovid19
POSTED ON APRIL 8, 2020
Jef Geys
Kempens Informatieboek Special Edition Covid-19
edited by Kazini, published as a serial by Air de Paris in April 2020
Colouring Book, Plate 4
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De droom: de auto die als projectiescherm dient voor vele frustraties, die voor ons genot en onze zelfzekerheid opgetut wordt met S, SE en andere X-en. De auto due moet dienen om de weg van het werknaar de verveling sneller af te leggen. Die beplakt en beschilderd wordt als wat een strijdris, bruidskaros,stormarm, luxe-jacht, dakappartement, Versace-kostuum of betaalkaart.
*
The dream: the car that serves as a projection screen for many frustrations, which for our pleasure and self-confidence is fuelled with S, SE and other Xs. The car due should serve to speed up the road from work to boredom. It is plastered and painted as what a warrior, bridal caros, storm arm, luxury yacht, rooftop apartment, Versace costume or payment card.
*
Der Traum: das Auto, das als Projektionsfläche für unsere vielen Frustrationen dient, ist mit einem S, SE und vielen X-en geschmückt, um attraktiv auszusehen und unser Selbstbewusstsein zu steigern. Das Auto, das dazu dient, den Weg von der Arbeit zur Langeweile schneller zurückzulegen, angemalt, als sei es ein Schlachtross, eine Hochzeitskarosse, ein Sturmbock, eine Luxusjacht, ein Penthouse, ein VersaceKostüm oder eine Kreditkarte.
*
Le rêve:la voiture, écran de projection pour bien des frustrations, ornée de S, de SE et d'autres X pour notre plaisir et pour notre aplomb. La voiture qui doit servir à se rendre plus vite du boulot à l'ennui. Chargée de peinture et pourvue d'autocollants, à croire que nous avons affaire à un destrier, un carrosse de mariage, un bélier, un yacht de luxe, un appartement haute gamme, un costume Versace, une carte bancaire.
#JefGeysCovid19
POSTED ON APRIL 7, 2020
Jef Geys
Kempens Informatieboek Special Edition Covid-19
edited by Kazini, published as a serial by Air de Paris in April 2020
Colouring Book, Plate 3
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Het Mannelijke: de macho-militair, als onderdeel van dat mannelijke, die frivool met een soort van parfum-overmoed in de lens kijkt en meer aandacht heeft voor de snit van zijn smoke-vest dan voor de ellende van zijn slachtoffers.
*
The Male: the macho military, as part of that male, who looks frivolously into the lens with a kind of perfume overconfidence and pays more attention to the cut of his smoke vest than to the misery of his victims.
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Das Männliche: das Macho-Militärische als Teil des Männlichen, das frivol mit einer Art von parfümiertem übersteigerten Selbstgefühl in die Kamera schaut und sich mehr um sein Dinner- Jacket sorgt als um das Leiden seiner Opfer.
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Le viril : le macho-militaire, comme variante du viril, qui fixe la lentille avec une témérité frivole et parfumée. La coupe de son smoke l'occupe plus que le malheur de ses victimes.
#JefGeysCovid19
POSTED ON APRIL 6, 2020
Jef Geys
Kempens Informatieboek Special Edition Covid-19
edited by Kazini, published as a serial by Air de Paris in April 2020
Colouring Book, Plate 2
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Het lichaam, de drager bij uitstek van wat we meemaken, een helft frontaal en een helft van op de ruggezien, maar samen een geheel: zonder richting elkaar in evenwicht houdende onderdelen. Delen zijn hier groter dan het geheel, belangrijkheid komt op de tweede plaats, het zoeken naar een samenhang mondt uit in een soort puzzel.
*
The body, the bearer par excellence of what we experience, half seen from the front and half seen from the back, but together a whole: with no direction, balancing parts. Parts here are larger than the whole, importance comes second, the search for coherence results in a kind of puzzle.
*
Der Körper, der Träger all dessen, was mit uns passiert: eine Hälfte frontal und eine Hälfte von der Rückseite gesehen, aber zusammen ein Ganzes ergebend - ohne Orientierung sich im Gleichgewicht haltende Teile. Die Teile sind größer als das Ganze, Bedeutung interessiert erst nachrangig. Die Suche nach einem Zusammenhang mündet in einem Puzzle.
*
Le corps, support par excellence de ce que nous vivons, pour moitié vu de front, pour moitié vu de dos, mais figurant ensemble un tout: éléments se maintenant en équilibre sans direction. Les parties sont ici plus grandes que la totalité, le degré d'importance ne vient qu'au second plan, la recherche d'une cohérence aboutit à une sorte de puzzle.
#JefGeysCovid19
POSTED ON APRIL 5, 2020
Jef Geys
Kempens Informatieboek Special Edition Covid-19
edited by Kazini, published as a serial by Air de Paris in April 2020
Colouring Book, Plate 1
DOWNLOAD PLATE 1
De wereld als drager van hetgeen met mij gebeurde, dat centrale gegeven van waaruit ik mijn positiezou bepalen: het ik als centrum in een geheel. Om het actualiteitsbesef hierin te ondergaan, schoof ikGroot-Brittanië onder Indochina/Vietnam, toonde dat beeld en deed het als vanzelfsprekend aanvaarden - wat alle verschuivingen van landsgrenzen tot een klucht herleidde.
*
The world as the bearer of what happened to me, that central fact from which I would determine my position: the self as the centre in a whole. In order to experience a sense of current events, I shoved Great Britain under Indochina/Vietnam, showed that image and made it accepted as an obvious matter - which reduced all shifts of national borders to a farce.
*
Die Welt als Träger dessen, was mir geschah, das zentrale Ereignis, aus dem heraus sich meine Position bestimmte: das Ich als Zentrum eines Ganzen. Um einen Aktualitätsbezug herzustellen, verschob ich Großbritannien unter Indochina/Vietnam, Indem ich dieses Bild zeigte und es als einleuchtend akzeptieren ließ, wurde das Verschieben von Grenzen auf eine bloße Komödie reduziert.
*
Le monde comme support de ce qui m’arrive, comme donnée centrale à partir de quoi je me situe: le moi au cœur d'un ensemble. Pour éprouver le goût .de l'actualité, je glissai la carte de la Grande-Bretagne sous celle de l'Indochine/Vietnam, je montrai l'image obtenue et la fis admettre comme une évidence - ce qui réduisait les déplacements de frontière à une farce.
#JefGeysCovid19
POSTED ON APRIL 4, 2020
STARTING TOMORROW : COLOURING BOOK FOR ADULTS
Jef Geys
Kempens Informatieboek Special Edition Covid-19
edited by Kazini, published as a serial by Air de Paris in April 2020.
Blijf in uw kot… Federaal, mondiaal, territoriaal of gewoon terroir. Op zoek naar de verloren tijd of net het inhalen van tijd die toch voorbijgaat. Het uitzitten van tijd, tijd die opgedwongen lijkt maar tijd die toch passeert. Arche-types die weer boven komen… Ons huis, Ons lichaam, Gender en de macht-kracht daarvan…. Bij deze bieden wij u deze mooie kleurprenten aan. Doel-zinnig kleuren binnen of net buiten de lijntjes. Nadat u deze heeft ingekleurd kan u ook uw werken delen op sociale media met de hashtag: #JefGeysCovid19. Viel plezier!
Stay in your hole… Federal, global, territorial or simply terroir. Looking for lost time or just catching up with time that passes anyway. Serving time, time that seems forced but time that passes anyway. Archetypes that come up again… Our house, our body, gender and the power thereof… We hereby offer you these beautiful colouring pictures. Purposefully colouring within or outside the lines. After colouring it, you can also share your works on social media with the hashtag: #JefGeysCovid19. Have fun!
Bleib in deinem loch… Bundes-, global, territorial oder einfach terroir. Auf der Suche nach verlorener Zeit oder einfach nur nachholen mit der Zeit, die sowieso vergeht. Servierzeit, Zeit, die gezwungen zu sein scheint, aber Zeit, die trotzdem vergeht. Archetypen, die wieder auftauchen ... Unser Haus, unser Körper, Geschlecht und die Kraft davon... Hiermit bieten wir Ihnen diese schönen Malvorlagen an. Absichtlich innerhalb oder außerhalb der Linien färben. Nach dem Ausmalen können Sie Ihre Arbeiten auch in sozialen Medien mit dem Hashtag teilen: #JefGeysCovid19. Viel spaß!
Restez dans votre trou… Fédéral, mondial, territorial ou simplement terroir. À la recherche du temps perdu ou simplement rattraper le temps qui passe de toute façon. Servir du temps, du temps qui semble forcé mais du temps qui passe quand même. Des archétypes qui reviennent… Notre maison, notre corps, notre genre et leur pouvoir… Nous vous proposons par la présente ces belles images à colorier. Coloration délibérée à l'intérieur ou juste à l'extérieur des lignes. Après avoir colorié, vous pouvez également partager vos œuvres sur les réseaux sociaux avec le hashtag: #JefGeysCovid19. Amusez-vous !
Nina Geys & Kai Ohara, March 2020
POSTED ON APRIL 3, 2020
Aujourd'hui François Curlet aka Dr Curlet aka Oisodefire nous envoie des dessins du futur !
POSTED ON APRIL 2, 2020
Aujourd’hui Jean-Luc Verna se maquille en fredonnant « Ça va ça vient » de Boby Lapointe (1970)
Today Jean-Luc Verna puts on his make-up while humming « Ça va ça vient » by Boby Lapointe (1970)
POSTED ON APRIL 1st, 2020
Trisha Donnelly nous a envoyé « Corona », un poème de Paul Celan dont nous publions la version originale et des traductions française et anglaise, ainsi qu’une chanson de Gino Paoli, La Gatta, qu’elle suggère de passer en boucle…
Corona
Aus der Hand frisst der Herbst mit sein Blatt :
wir sind Freunde.
Wir schälen die Zeit aus den Nüssen und
lehren sie gehn :
die Zeit kehrt zurück in die Schale.
Im Spiegel ist Sontag,
im Traum wird geschlafen,
der Mund redet wahr.
Mein Aug steigt hinab zum Geschlecht der
Geliebten :
wir sehen uns an,
wir sagen uns Dunkles,
wir lieben einander wie Mohn und Gedächtnis,
wie schlafen wie Wein in den Muscheln,
wie das Meer in Blutstrahl des Mondes.
Wir stehen umschlungen im Fenster, sie sehen
uns zu von der Straße :
es ist Zeit, dass man weiß !
Es ist Zeit, dass der Stein sich zu blühen bequemt,
dass der Unrast ein Herz schlägt.
Es ist Zeit, dass es Zeit wird.
Es ist Zeit.
[Paul Celan in Mohn und Gedächtnis, 1952]
Corona
De ma main l'automne grignote sa feuille : nous sommes amis.
Nous écalons le temps hors des noix et l'instruisons à marcher :
le temps rentre dans l'école.
Dimanche au miroir,
on dort dans le rêve,
la bouche parle vrai.
Mon œil descend jusqu'au sexe de l'aimée :
nous nous regardons,
nous nous disons des paroles obscures,
nous nous aimons comme pavot et mémoire,
nous dormons comme le vin dans les conques,
comme la mer dans le rayon de sang de la lune.
Nous sommes à la fenêtre enlacés, ils nous regardent de la rue :
il est temps que l'on sache !
Il est temps que la pierre consente à fleurir,
qu'au désarroi batte un cœur.
Il est temps qu'il soit temps.
Il est temps.
[Traduction de John E. Jackson, in Paul Celan Poèmes. Corti]
Corona
Autunm eats its leaf out of my hand: we are friends.
From the nuts we shell time and we teach it to walk:
then time returns to the shell.
In the mirror it's Sunday,
in dream there is room for sleeping,
our mouths speak the truth.
My eye moves down to the sex of my loved one:
we look at each other,
we exchange dark words,
we love each other like poppy and recollection,
we sleep like wine in the conches,
like the sea in the moon's blood ray.
We stand by the window embracing, and people look up from
the street:
it is time they knew!
It is time the stone made an effort to flower,
time unrest had a beating heart.
It is time it were time.
It is time.
[Translated by Michael Hamburger]
Gino Paoli, La Gatta, 1960
POSTED ON MARCH 31, 2020
Brice Dellsperger
Body Double 36, 2019
film, 8 min. 58 sec., looped
D’après le film 'Perfect' (James Bridges, 1985) avec Jean Biche dans tous les rôles.'Perfect' de James Bridges sort en 1985. Ce film montre avec superficialité les relations humaines dans les clubs de gym de Los Angeles, vues par les yeux d’un journaliste (John Travolta) qui tombe sous le charme d’une coach de gym au look androgyne (Jamie Lee Curtis). Les études sur le corps postmoderne dans la société contemporaine américaine sont liées au contexte des années 80, période qui voit la consécration d’un corps-objet idéal rattrapé par l’épidémie du Sida. L’identification du virus HIV aura à partir de là une influence majeure sur la perception et la représentation des corps et de la sexualité La séquence du film à l’origine de Body Double 36 est celle du cours de gym. Un récit réduit au minimum, des gestuelles et des regards évocateurs, nous assistons ici à une véritable symbiose des corps, un synchronisme parfait sur le pseudo tube Shock Me, dans un pur moment d’expérience collective qui s’apparente à un orgasme. Différents types sont représentés, mais étrangement, se confondent, ce qui pourrait définir selon moi une nouvelle identité Trans. Le corps-Trans d’aujourd’hui devrait rendre hommage au fitness des années 80 ! Son ambiguïté, ses transformations corporelles, la transgression de ses corps augmentés et sculptés par l’accomplissements personnel. Des sujets que je mets en forme et en image dans une installation inédite. Comme dans un kaléidoscope, par jeu de miroir et d’agrandissement, la séquence y est doublée plusieurs fois. J’ai invité Jean Biche, artiste performeur qui se produit sur la scène parisienne du Manko Cabaret, à interpréter tous les personnages.
Brice Dellsperger, avril 2019.
Ce film a été présenté dans l’exposition « Fucking Perfect » de Brice Dellsperger à la Villa Arson à Nice (30 juin - 13 octobre 2019) ; nous avons prévu de le presenter dans une installation différente chez Air de Paris. L’exposition, programmée en juin 2020 sera probablement reportée à septembre.
After 'Perfect' (James Bridges, 1985) with Jean Biche.
James Bridges’ 'Perfect' was released in 1985. The film superficially describes human relationships in a gym club in Los Angeles, seen through the eyes of a journalist (John Travolta) who is beguiled by an androgynous gym coach (Jamie Lee Curtis). Studies on the postmodern body in contemporary American society are linked to the context of the 80s, a period which recognized an ideal body-object caught up by the AIDS epidemic. The identification of the HIV virus had a major influence on the perception and representation of bodies and sexuality. The movie sequence on which Body Double 36 is based is the one in the gym class. The story is reduced to a minimum, gestures and looks are evocative, here we witness a true symbiosis between bodies, a perfect synchronism while playing the pseudo hit Shock Me, in a pure moment of collective experience similar to an orgasm. Different types are represented, but strangely they get mixed up, which according to me might well define a new Trans identity. Today’s Trans-body should be paying tribute to the fitness activity of the 80s! To its ambiguity, its bodily transformations, the transgression of bodies augmented and sculpted through personal accomplishment. Subjects are staged and represented in a new installation. Using mirrors and enlargements like a kaleidoscope, the sequence is doubled several times. I invited Jean Biche, who performs at the Manko Cabaret in Paris, to interpret all the characters.
Brice Dellsperger, April 2019
This film was presented in « Fucking Perfect », an exhibition by Brice Dellsperger at Villa Arson in Nice (June 30 - October 13, 2019); we have planned to present it in a different installation at Air de Paris. The exhibition, scheduled for June 2020, will probably be postponed until September.
Images: Loïc Bovon
Production: Villa Arson
Executive Production: Beau Bizarre
1st Camera Assistant: Alexandre Berry
Sound Design: Didier Blasco
Editing & Special Effects: Brice Dellsperger
Technical Team: Vincent Burger, Antoine Conde Léa Doussière, Matthieu Maytraud, Hayoung Kim
Technical Supply: RVZ, Paris and Diacosmie - Centre de production de l’Opéra de Nice
POSTED ON MARCH 30, 2020
Michel Houellebecq
Photographie :
Inscriptions #036
tirage pigmentaire (2018) sur papier Baryta contrecollé sur Dibond, 49,5 x 70,5 x 3,3 cm.
Chanson :
Crépuscule, in Présence Humaine
Published by Tricatel, 2000
We had unwarranted moments of love
POSTED ON MARCH 27, 2020
Aujourd’hui nous dévoilons un texte inédit de Vincent Pécoil sur les oeuvres récentes d’Eliza Douglas dont l’exposition personnelle a dû être reportée à une date encore inconnue.
« Lord of the fucking Wasteland », c'est le titre de la future exposition d'Eliza Douglas chez Air de Paris, et c'est aussi l'inscription lisible sur une des peintures qui y sera montrée. Tous les tableaux de cette prochaine exposition sont faits d'après des photographies de T-shirts illustrés.
En supposant que le « Lord » du titre soit l'artiste elle-même, les « sujets » sur lesquels elle règne sont ceux, fictifs, qui peuplent ce territoire en déshérence : les sujets de ces peintures, réalisées à partir de prises de vue recadrant des images (de morts vivants et de super-héros) imprimées sur des T-shirts. Ces images ne sont pas « les siennes » au sens où elles seraient le produit de son imagination, mais au sens où il s'agit de vêtements qui lui appartiennent. Les peintures qui en sont tirées sont comme un échantillonnage d'une sculpture montrée précédemment par Eliza Douglas à la Tate Gallery pour la performance de Anne Imhof « Sex », et qui consistait en un gros tas de T-shirts posés sur le sol – des t-shirts à l'effigie du groupe Kiss, de chatons, d'Elizabeth Warren ou de Bernie Sanders,... (« Pile », 2019)
Dans ces nouvelles peintures, l'image est contrainte par le format et suggère que les vêtements ont été froissés pour tenir dans le cadre. Les proportions des tableaux (210 x 160 cm) correspondent à peu de choses près au ratio photographique traditionnel 4:3, qui est aussi celui utilisé par défaut sur l'appareil photo de l'iPhone, dont se sert Eliza Douglas pour prendre les vues à la source de ses peintures. Par leur correspondance avec le monde de la photo, ces proportions sont la nouvelle géométrie secrète de la peinture. L'application de ce ratio permet d'intégrer symboliquement au tableau ses conditions de circulation et de publicité actuelles sous forme de photographies numériques. Aujourd'hui les peintures accèdent à l'existence publique sur les réseaux sociaux avant d'être exposées. Elles existent sous formes de vignettes digitales qui se montrent et s'échangent entre amateurs et/ou professionnels, avant même de trouver une occasion physique de rencontrer leurs spectateurs (comme c'est le cas présentement).
La facture des peintures est précise, nette, par contraste avec l'image représentée, qui est rendue confuse du fait des pliures. L'image gagne un volume par le froissement, mais elle est réaplatie (ou repassée) par la peinture. Le sujet est une image sur du tissu, et c'est aussi ce qu'est la peinture – une image appliquée sur de la toile. Le T-shirt illustré est à sa façon un portrait que l'on porte, permettant de projeter l'image que l'on souhaite donner de soi. Ce principe est bien compris par celles et ceux en charge de la promotion des vêtements, qui va souvent de pair avec la promesse d'une équation entre identité personnelle et produit : « ce vêtement, c'est vous », comme s'efforcent de nous en convaincre les publicités dans ce domaine. Par une sorte de métonymie, les habits figurent ici celle qui les porte.
On parle souvent du vêtement comme d'un leurre destiné à séduire, une sorte de masque destiné à se mettre en valeur. Mais il peut s'agir aussi, comme c'est plutôt le cas ici, d'un bouclier, ou d'une armure. L'image véhiculée par l'iconographie de ces peintures est celle de la dureté, mais aussi de l'anormalité. L' imagerie monstrueuse fonctionne comme une défense, un repoussoir – à l'inverse du t-shirt arborant l'image d'un chaton, par exemple, qui suscitera plus vraisemblablement l'empathie. Une autre figure représentée sur une des peintures, Sailor Moon (une héroïne de manga), est une figure monstrueuse également, dans la mesure où elle est l'expression d'une humanité supra-naturelle.
La modestie des sujets, le gonflement de l'image à travers le drapé, l'exécution dénuée d'effets painterly, tout cela concourt à une sensation de légèreté. Mais ce qui est représenté est, par contre, plutôt inquiétant, renvoyant à un genre de musique sombre, ou au vacarme de la course automobile (un des tableaux figure un pilote du championnat NASCAR). On peut noter que « The Lord of the Wasteland » est une chanson de Toxic Holocaust, qu'un des tableaux est la reproduction de la pochette de « Scream Bloody Gore », un album du groupe Death, et qu'un autre reproduit celle de « In the Nightside Eclipse », disque d'un autre groupe, Emperor. Que les images représentées sur les peintures reprennent des pochettes de disque spécifiques ou une imagerie plus générique, elles renvoient à l'univers musical du metal et de ses sous-genres : speed, thrash, death... Ce qui peut être compris, par ailleurs, comme le résumé programmatique des courses de NASCAR (vitesse, accidents, et la mort pour les concurrents les plus malchanceux).
Si dans l'ancien temps, le répertoire des sujets en peinture était quasiment figé, depuis les commencements de l'art moderne les artistes ont élargi le monde de la peinture en y ajoutant des sujets nouveaux. Depuis cette époque, ce qu'on attend paradoxalement de l'art est l'inattendu, et là en l'occurrence, c'est inattendu – c'est même fucking unexpected. Qu'un T-shirt d'un groupe de death metal devienne le sujet d'une peinture est aussi improbable que ne l'était en son temps l'irruption dans le monde de l'art, via la peinture impressionniste, d'un concert au jardin des Tuileries ou l'entrée en gare d'un train.
Vincent Pécoil
Eliza Douglas
Lord of the Fucking Wasteland
2020
Oil on canvas
210 x 160 cm
POSTED ON MARCH 26, 2020
WE TURN IN THE NIGHT, CONSUMED BY FIRE
Eliza Douglas and Florence Bonnefous in conversation with Linnéa Leonora Bake
January 11- February 2, 2020
for King Kong Magazine.
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POSTED ON MARCH 25, 2020
Wish
I wish that regrets could disappear along with boredom.
I wish I could personally administer euthanasia to patriarchy, which suffers too much since such a long time, so that it would die between the fingers, on the mouths, in the beds, in schools and wherever it has lived.
I wish that money was of very little use, that the price of everything was derisory, that technology helped us live and not fabricate prosthesis for the soul, distract us, make us work late at night and be always lonely. That doctors were so numerous and so competent that they could spend their time in symposiums on how to feel better and better.
I wish that all the ugly neighbourhoods of every town in the world were demolished to make room for glorious spaces, that would be built by their inhabitants, modestly advised by architects and city planners, attentive to their needs, entirely at their service. That every workplace had a kindergarten where freedom and joy could be learned; that in schools they taught life, love and important things, because reading and writing are very easy for the ones who know how to live together and to not only think for themselves. That work was a matter of free, passionate choices and prison a faraway place with little surveillance, a vast geographic zone with a mild weather from which one couldn't walk too far, but people who haven't been convicted could also live there if they wanted to. That the agro-alimentary industry was controlled by the consumers, who would boycott anything bad; that there were conferences everywhere in the world to establish which dishes are the best, that people travelled to discover them, that hotels disappeared and that people stayed at each other's houses whenever they travel. That once a week everyone took care of animals, children, elderly people and plants, that once a week everyone cooked with love for many, that disabled people were magic, that we were taught how to die, that everyone who works in the shared houses where people would go to see the end of their lives, brought their family, friends, happiness and for the ones who need silence that there was a floor filled with light, plants, cats and discrete companions.
That being a mother entailed less work than being a father, that being a child meant being rich from one's own poverty, being naked and undressing other people's souls, being the ignorant from whom one learns, the idiot who shows the path of the true intelligence. That any religion was banned along with everything that harms the planet. That there were so many libraries, all of them so beautiful, that one would continue to discover new ones in every neighbourhood.
That whoever gave orders got kicked in the ass and whoever explained was looked at with suspicion, that whoever declared himself as the owner of an idea was treated with the condescendence that is used with annoying demented people. That women were served with kindness during at least two thousands years, because now they have urgent things to do, that they were addressed to with respect because they had never been interested in power and they have always done the triple work until we all got to honour life, abolish the bomb and deadly weapons of all sorts, because if women hadn't been there no one of us will still be.
Claire Fontaine, 2014.
Lily van der Stokker
Motherfucker
1994
acrylic paint on wall, width ca. 200 cm
edition of 2
Installation view at Cabinet Gallery, London.
POSTED ON MARCH 24, 2020
Béton flash (quatre extraits)
Marcel Devillers
Plan vertical du dos. Axe fileté perpendiculaire (plongé dans l’écrou stationnaire du coccyx) autour duquel se forment les mouvements rotatoires des hanches et des fesses. Robe vert pâle, dos nu. Visage, mèches de cheveux bruns. Visage. Se tourne. La boucle d’oreille scintille. L’ombre à paupière accentue le renflement des arcades sourcilières. Le dégradé noir amplifie la surface bombée qui surplombe les yeux bleus. Le bout du nez et la gouttière qui relie les narines à la lèvre supérieure sont roses et satinés comme de la cire, ou comme les pétales d’une fleur.
Dans l’escalier, les extenseurs du genou de la jambe gauche et ceux du talon de la jambe droite assurent l’élévation du corps contre son propre poids.
Rotules, biceps, larynx, incisives : découpent l’unité de l’espace et du temps. Organes, pistons, entraînent des variations de volume et de pression. L’oxygène est maintenu comprimé dans les poumons, comme dans la chambre hermétique d’une cocotte-minute ou d’un pneu. Un chuintement s’élève du dispositif mécanique. La valve de dépressurisation émet un jet de vapeur. De la buée se forme sur les parois transparentes de la réalité.
goudron noir marqué d’un trait discontinu, jaune.
des câbles électriques pendent d’un pylône.
les phares d’un camion font détaler un chien,
on dirait qu’à part ça, il ne se passe rien.
le matin se diffuse dans la masse rose
d’un environnement poreux comme un buvard.
un satellite scanne la forme des choses,
intercepte des corps qu’il choisit au hasard…
Illusion et réalité se confondent sur la surface de l’objet. Mon regard traverse des milieux à indice de réfraction variable : les tissus transparents de ma cornée, le liquide lacrymal qui humidifie et protège mon œil des bactéries, le mélange gazeux homogène et invisible qui constitue l’atmosphère, et puis la plaque de verre couverte de sels d’argent où viennent s’écraser ma perception et la lumière, dans un impact commun, avant de rebondir et d’aller mordre dans la couche grasse et translucide de ma conscience.
Quatre spots éclairent la cabine d’essayage. Je porte un jean bleu, taille haute, cinq poches, bootcut, braguette à boutons.
un visage a pressé sa plastique spéciale
sur le volume souple de ma perception.
j’avale un comprimé de Phénobarbital
et l’axe de mon corps s’aligne à l’horizon.
le ciel est constellé de petits cachets blancs,
de bonbons emballés dans du papier d’argent.
sur le dos, je m’applique à sucer les étoiles
qui fondent comme des glaçons d’eau minérale.
POSTED ON MARCH 23, 2020
Paris, lundi 23 mars, une œuvre de Claire Fontaine.
Claire Fontaine
Untitled (Open)
2012
néon, cables, transformateur, chaînes
250 x 650 x 30 mm
Édition de 10 exemplaires et 3 épreuves d'artiste.
Nope est l'anagramme de l'enseigne en néon OPEN, un objet iconique de la culture commerciale Américaine et un magnifique ready-made à cause de ses implications métaphysiques (l'ouverture peut être une position morale, une attitude qui simplement accueille les possibilités). Son enseigne est, en tout et pour tout, identique à l'objet originaire, il en a la même forme et les mêmes couleurs, mais les lettres qui composent le mot ont changé de place et l'ont transformé en une négation laconique et déprimée: « nope ». NOPE est une publicité de la négativité gratuite et du refus générique, c'est une variation de la célèbre phrase de Bartleby "I would prefer not to" (« je préférerais ne pas »).
Nope is an anagram of the neon sign OPEN, an iconic objet of American commercial culture and a wonderful ready-made, because of its metaphysical implications (openness can be a moral position, an attitude that just welcomes possibilities). Her sign looks exactly like the original object, it has the same colors and the same form, but the letters that compose the word have changed position and have transformed it into a laconic and depressed negation: "nope". NOPE advertises gratuitous negativity and generic refusal, it's a variation of Bartleby's famous sentence "I would prefer not to".
POSTED ON MARCH 20, 2020
Paris, mercredi 18 mars, en discussion avec Ingrid Luquet-Gad.
Salut Florence,
Comme je commençais à t'en dire deux mots, je dois faire un article sur la manière dont le monde de l'art affronte la pandémie. Je voulais de mon côté aussi en profiter pour évoquer des questions d'espaces et de contextes, matériels comme communautaires... Voici mes questions ci-dessous, libre à toi bien sûr d'aller vers où tu le souhaites si tu penses à autre chose que tu aurais plus envie de dire et de faire entendre.
— Je voulais d'abord revenir sur le post Instagram du jeudi 12 qui expliquait la décision de la galerie, à un moment où ce choix était laissé à la libre appréciation de chacun et où une partie des galeries fermaient leurs portes. Je l'ai trouvé très nuancé, optimiste et prudent à la fois. Peux-tu me préciser comment cette décision a été prise, et ce qui l'a motivée ?
Edouard et moi revenions de New York où nous avions participé à Independent. Une belle foire mais aucune vente en raison du début d’une panique à New York suite aux premiers cas de Covid19 puis de la chute des marchés financiers. Donc le début de la saison sèche. Nous avons simplement souhaité, peut-être inconsidérément, ne pas nous replier d’emblée. Mais cela a été de courte durée, maintenant nous travaillons de chez nous, pour ceux du moins qui le peuvent. Optimisme et prudence, ma foi oui, c’est sans doute l’attitude qu’il convient d’adopter aujourd’hui, comme on recueillerait un chaton à la SPA.
— Quel rôle joue pour Air de Paris l'accueil du public, la notion de communauté voire de scène ? Je me souviens lorsque je suis arrivée à Paris des trottoirs bondés du 13e lors des soirs de vernissage, et à Romainville aujourd’hui, les bureaux ouverts de la galerie sur lesquels ont tombe dès l’entrée donnent d'emblée une impression de proximité - qui n'est pas forcément associée à toutes les galeries...
Le curseur d’Air de Paris oscille depuis trente ans entre proximité / distance, centre / périphérie. Nous avons fait successivement l’expérience d’un certain isolement, à Nice -en bord de mer et de regroupements, à Paris - rue Louise Weiss, ce n’est quand même pas l’hyper-centre puis à Romainville – pour une nouvelle aventure collective. Je parle là de géographie, mais nous ne sommes jamais vraiment seuls, c’est une chance - qui nous bride aussi. En bande, en groupe, en connivence, en complicité avec des artistes, une équipe et des collègues.
Le choix de concevoir récemment l’entrée de la galerie directement dans les espaces de travail est l’une des premières idées sur laquelle repose sa distribution : travail (et œuvres d’art) au rez-de-chaussée, stockage en sous-sol (actuellement inutilisé en raison des défauts du bâtiment -que nous loue Fiminco- qui ont sérieusement handicapé notre installation dans les lieux même si nous avons je crois réussi à maintenir une belle façade :-), deux étages d’exposition et un vaste espace cuisine (réceptions, lounge, œuvres d’art), devenu pour l’heure un storage par défaut en raison des problèmes du sous-sol.
Il est important pour nous de montrer que derrière ou devant les expositions il y a des personnes qui travaillent, partagent des idées, imaginent des solutions, se projettent. Je suis là en permanence et j’accueille vraiment les visiteurs, je leur raconte des histoires sur comment ça se passe chez nous. Car il y a bien un chez nous, qui est particulier et différent de chez un autre, ce n’est pas une affirmation arrogante mais la volonté de ne pas contribuer à un monde du pareil au même, par trop catégorisé et construit à coup de business plans. Bon, je parle là d’un monde de l’art dans lequel nous sommes (irrémédiablement ?) immergés qui se distribue dans les grandes capitales…
— En tant que galeriste, et en ce qui concerne la vente, une grande partie du travail se passe à distance et sur photographies. Penses-tu que cela change, consciemment ou non, la manière d'approcher la documentation des expositions ?
Nous avons toujours été attentifs à la documentation des expositions et conscients de la mise en œuvre d’une archive. C’est un outil certes, mais c’est aussi une page de l’album d’une époque. Nous avons ainsi commencé un site internet en interne très tôt et avons conservé ses couches successives, les mises en pages des webmasters qui se sont succédé ont des styles hétéroclites mais ça aussi ça fait partie de l’histoire. Ne jamais trop lisser les choses…
— Comment perçois-tu les nouvelles initiatives de "viewing room" qui se mettent en place, comme pour Art Basel cette année, ainsi que de la possibilité de visites immersives ?
Aujourd’hui confinés, les outils ordinaires qui permettent de diffuser du contenu « online » offrent une possibilité extra-ordinaire de lien au sein d’une communauté plus ou moins homogène / disparate et réunie par l’amour de l’art. Quelque soit la façon dont sont traités ces contenus, l’important est d’en produire, de ne pas demeurer inactifs, de penser à comment exister.
— Quel sera à ton avis l'effet structurel de cette crise sanitaire sur le long terme, par rapport à toutes les questions et impasses soulevées concernant l’imbrication de la question des modalités d’accès aux œuvres à celles, existantes, et entre tant d’autres, de l’écologie, des fermetures des frontières, et de l’impératif du temps productif ?
Brutalement, nous prenons conscience de la structure d’un marché planétaire construit et largement développé sans réfléchir aux effets retors (écologie), aux routines abêtissantes (pauvreté des idées), au sens de la vie. Cela a mené à la reproduction de galeries qui sont essentiellement des distributeurs automatiques (d’œuvres et de convenances) et dont la liste des artistes représentés est prudemment constituée dans l’objectif d’optimiser les gains. Quand ces commerces viennent d’être qualifiés de « non essentiels », alors on est peut-être libéré de quelque chose, on peut commencer à réfléchir à ce qui l’est véritablement. Aujourd’hui il faut user de l’opportunité que ces malheureuses circonstances nous offrent pour déjà démêler la pelote de notre activité.
Auto-réflexion puis partage. Jérôme Bel par exemple a déjà alerté sur la question de l’écologie, des quantités monstrueuses de déplacements et donc de surconsommation de CO2 et de matériaux dans son métier de danseur-chorégraphe, il a mis en place une formule de travail studio / répétition / représentation moins énergivore. C’est pareil dans le métier des expositions. Prenons maintenant le temps pour y penser et imaginer des alternatives. Une sorte de zad artistique au sens d’Alain Damasio : une Zone À Désirer.
Pour finir, je voudrais parler en tant que membre du Conseil du CPGA (Comité Professionnel des Galeries d’Art) et dire que nous prenons activement la mesure de la situation dans laquelle les galeries et les artistes se trouvent aujourd’hui précipités et que nous déposons des demandes de soutien auprès du gouvernement et des instances de la profession.
Enfin, je me permets également d’en appeler aux collectionneurs privés, ne nous oubliez pas, achetez des œuvres d’art !