Communiqué de presse / Press release
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En 1998, Jef Geys se rend à Lisbonne au Portugal, patrie d’Amália Rodrigues (1920–1999) qui le fascine. Durant les quelques jours que dure ce voyage d’agrément il prend des dizaines de photographies. Loin des clichés touristiques, il saisit dans un geste répétitif les ombres projetées sur les pavés et les murs.
C’est également en 1998 qu’est publié « Jef Geys: Al de zwart-wit fotos’s tot 1998 », ouvrage qui rassemble les planches-contacts des photographies en noir & blanc réalisées par Jef Geys depuis 1958. Sur 500 pages sont réunies par séries des images d’individus, de chalets, de vaches, de nus, de cyclistes, de moments semblant anodins, autant de photographies prises sans aucun critère esthétique particulier. 500 planches-contacts qui témoignent de l’importance de la photographie dans l’œuvre de l’artiste - à la fois comme moyen de représentation du monde et d’expression du vernaculaire. Pendant plus de soixante ans, Jef Geys s’est attaché à interférer dans « les pratiques souveraines de l’art » en y conviant notamment l’intime.
Sur invitation de Miguel Wandschneider, Jef Geys présente en 2012 « As Sombras de Lisboa » à Culturgest. Sa première exposition lusitanienne est composée d’un ensemble de photographies sélectionnées parmi celles de la 500e planche-contact. Fortement agrandies, elles servent de toile de fond à l’accrochage d’une image identique, mais de taille réduite. Pour opérer l’ensemble de ces choix (sélection, dimension, ...), il met en place un protocole visant à une passe de fonction entre l’artiste et le curateur.
Ce même déplacement est reconduit à l’occasion de son exposition à Yale Union en avril 2018. Nicholas Tammens, curateur de l’exposition, explique que « Geys a mis en place un jeu en prescrivant au curateur une tâche habituellement dévolue à l’artiste ». Partant de cette même série de photographies, Jef Geys a commandé la fabrication de sept paravents. Revenait ensuite au seul jugement esthétique du curateur le choix des images qui recouvriraient ces paravents, à partir des restes de l’exposition précédente.
Ce sont ces sept paravents qui sont aujourd’hui exposés, recréant sur les sols et les murs (d’Air) de Paris, les ombres de Lisbonne.
Jef Geys (1934-2018, Belgique) est considéré comme l’un des artistes belges les plus importants de sa génération. Depuis 1971, l’artiste éditait le journal Kempens Informatieblad (en référence à la région des Flandres dans laquelle il vivait), publication à valeur documentaire accompagnant chacune de ses expositions. Jef Geys a représenté la Belgique à la 53e Biennale de Venise en 2009. Il a également été invité à la Documenta 11 en 2002, .... Il a exposé dans le monde entier, notamment au M HKA, à Anvers (2017, 2011, 2009); IAC Villeurbanne / Rhône-Alpes (2017, 2007); S.M.A.K., Gand (2015); Cubitt, Londres (2013); CNEAI, Chatou (2016, 2014, 2012); Centre d’art contemporain WIELS, Bruxelles (2013, 2009); Musée d’art contemporain de Detroit (2010); Fondation Bawag, Vienne (2009), entre autres.