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Il est difficile d’enceindre le travail de Pierre Joseph. S’interrogeant si les artistes ne devraient pas « évoluer sans casier judiciaire et sans curriculum vitae »1, il résume sa pratique en une ligne : « Expositions en France et à l’étranger de mon travail d’artiste »2. Son œuvre se déploie dans une temporalité, un Maintenant relatif qui peut se concevoir comme un balancement entre passé et futur : « Le monde a déjà été pensé par d’autres et on peut jouer avec ce capital »3. S’inscrivant dans les traces et se jouant des filiations4 , il énonce comme Ulysse et Terence Hill « Mon nom est Personne. »

Intitulée #pierrejosephredouté, cette nouvelle exposition, qui regroupe huit photographies de fleurs, s’ouvre sur cinq hashtags apposés sur un mur: #airdeparis #fleurs #pierrejosephredouté #lumièredujour #pierrejoseph

A l’heure de la propension collective à la construction d’une mythologie individuelle, Pierre Joseph s’amuse des interférences à son indexation numérique qu’induit son homonymie avec le célèbre botaniste wallon Pierre Joseph Redouté. Si vous le Googlez vous constaterez que se mélangent à ses œuvres des aquarelles de fleurs.

En 2014, à l’occasion de son exposition intitulée « Maintenant », Pierre Joseph avait abordé cette question en exposant une eau forte extraite du « Choix Des Plus Belles Fleurs »5. Il propose aujourd’hui une série d’œuvres littéralement réalisée à la #lumièredujour, mais aussi à la lumière de l’avancée des modes de fixation de l’image. Avec beaucoup d’humour, Pierre Joseph souligne que paradoxalement la photographie n’est pas en botanique un progrès car elle ne fige l’image que d’une seule fleur quand le dessin permet la synthèse des caractéristiques de l’espèce.

Ces photographies à la manière de Redouté ne relèvent donc pas d’une question d’appropriation technique. L’article 7 du décret n°81-255 énonce bien qu’une œuvre « à la manière de » ne confère aucune garantie particulière d’identité. Ce dont il s’agit ici, est un jeu de cryptage de l’information dont la clé est le hashtag. Alors que ceux-ci fleurissent sur les réseaux, Pierre Joseph propose de déterminer la taxonomie de son exposition. Cinq hashtag qui réaffirment « a rose is a rose is a rose »6.

1. Conférence de Rennes du 28.08.96: La mémoire des oeuvres: de l’oeuvre éphémère au monument.
2. Le Monde m’intéresse, 1998.
3. Oui Non Peut-être. Dans la clôture, Stéphanie Moisdon, 2008.
4. Retrospectives, Biennale de Lyon, 2007.
5. Choix des plus belles fleurs, Pierre Joseph Redouté, 1827
6. Sacred Emily, Gertrude Stein, 1913

Pierre Joseph (né en 1965 à Caen) a eu de nombreuses expositions en Europe et à l’étranger. Ses œuvres sont présentes dans les collections du Centre Pompidou, du Nouveau Musée National de Monaco et du Van Abbe Museum notamment, et dans de nombreuses collections privées. Elles ont été récemment exposées au MAC/VAL, à la Biennale de Dallas, au Centre Pompidou Metz et à la Fondation d’Entreprise Ricard. Le catalogue raisonné de son œuvre, Oui, Non Peut-être publié en 2011 par les Presses du réel est également disponible à la galerie.

Communiqué de presse
Biographie
Site internet

It is not easy to home in on Pierre Joseph’s work. Speculating as to whether artists should «evolve with no criminal record and no curriculum vitae »1, he summed up his practice in less than a dozen words: «Exhibitions of my work as an artist in France and abroad.»2 His oeuvre has developed in a temporality of its own, a relative Now that can be seen as an oscillation between past and future: «The world has already been thought out by others, and that’s a capital to be turned to account.»3 Aligning himself with traces of the past and making play with kinship 4 , he declares, like Ulysses and Terence Hill, «My name is Nobody.»

Titled #pierrejosephredouté, this new exhibition of eight photographs of flowers opens with five hashtags on a wall: #airdeparis #fleurs #pierrejosephredouté #lumièredujour #pierrejoseph. At a time when so many people are busily constructing individual mythologies for themselves, Pierre Joseph is having fun with the digital confusion generated by having the same name as the famous Belgian botanist Pierre Joseph Redouté. Google our Pierre Joseph and mixed in with his works you’ll find 18th/19th-century watercolours of flowers.

In 2014, in his exhibition «Maintenant» (Now), Pierre Joseph had addressed the matter by including an etching from Redouté’s Selection of the Most Beautiful Flowers 5 . Now he has come up with a series created literally in daylight (#lumièredujour), but also in the light of advances in imaging. Bringing a good dose of humour to the task, he stresses that, paradoxically, photography has not meant an advance for botany: it captures the image of only a single flower, whereas drawing enables a synthesis of a species’ characteristics.

These photographs «à la Redouté» thus have nothing to do with technical appropriation. In French law Article 7 of Decree No. 81-225 clearly states that a work «in the manner of» enjoys no particular guarantee of identity. What we have here is a playful encryption of information with the hashtag as its key. With hashtags proliferating all over the social networks, Pierre Joseph uses them to taxonomise his exhibition: five hashtags that restate the axiom «a rose is a rose is a rose »6.

1. Lecture, Rennes, 28.08.96: Artworks memories: from ephemeral works to monument.
2. Le Monde m’intéresse, 1998.4.Retrospectives, Biennale de Lyon, 2007
3. Oui Non Peut-être. Dans la clôture, Stéphanie Moisdon, 2008.
4. Retrospectives, Biennale de Lyon, 2007.
5. Choix des plus belles fleurs, Pierre Joseph Redouté, 1827
6. Sacred Emily, Gertrude Stein, 1913

Pierre Joseph (born in 1965) has exhibited extensively in Europe and internationally. His work is in collections that include Centre Pompidou, Nouveau Musée National de Monaco and Van Abbe Museum as well as private collections. Recent exhibitions include MAC/VAL, Dallas Biennial, Centre Pompidou Metz and Fondation d’Entreprise Ricard. His catalogue raisonné Oui, Non Peut-être published in 2011 by les Presses du réel is available at Air de Paris.

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Biography
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