Claire Fontaine - Téléphone Arabe -
Exposition à Air de Paris du 17 mars au 14 avril 2007.

Drapeaux :
Untitled (La France aux français), 2007
Untitled (Aidons-les chez eux), 2007
broderie mécanique sur polyester rivets, poussière d'Air de Paris, hampe aluminium et bois.

Brickbats, 2006
Vue d'ensemble. Briques et fragments de briques, tirages pigmentaires (encres ultrachrome) sur papier Archival, bracelet élastique.

Pile de feuilles A4 au sol :
Notes en bas de pages sur l'état d'exception, 2006
Texte photocopié recto verso sur papier, boîte, copyleft.
Pile posters au sol :
Visions of the World (France), 2006/2007
fichier numérique sur cdrom pour impression d'une pile de 5 000 offset sur papier couché.


Visions of the World (Greece, summer 2006), 2006
Duratrans, caisson lumineux, système électrique.

Claire Fontaine est un collectif fondé en 2005 à Paris dont le travail reprend souvent les codes de l’art conceptuel pour les détourner ou les faire exploser.

Pour sa première exposition à la galerie Air de Paris, "Téléphone Arabe", Claire Fontaine s’intéresse aux mécanismes de déformation des messages politiques. Un caisson lumineux montant l’image étrangement pixélisée de trois émeutiers en Grèce pendant l’été 2006 fait partie d’une série intitulée Visions du monde, entièrement consacrée aux confusions et aux incompréhensions dans l’information globalisée. Deux textes en néon réactivent des inscriptions murales trouvées dans les rues de Paris. L’éternité par les astres est un hommage aux prisonniers politiques de tout temps et de tout lieu, par intermittence il éclaire les armes et les larmes comme conséquences constantes du monopole de la violence. Il y a trop d’innumaniter est j’ai pas trouver mon droit vient du campement des sans abri du canal Saint Martin, le sens de la phrase triomphe de la rigidité de la grammaire et affirme la peine de la pauvreté comme la seule règle valable pour ceux qui n’ont rien.

Les sculptures qui se trouvent au sol, les brickbat ainsi que la play-station diffusant une version muette de La Société du Spectacle de Guy Debord, interrogent de manière impertinente le pouvoir du langage sur les corps et les rapports entre culture et marchandises.
Deux drapeaux brodés de textes rappellent les soubresauts nationalistes qui ont secoué ces dernières années la France et ses habitants.
Une « sculpture de poche » est accrochée juste à côté de la porte d’entrée, il s’agit d’une copie des clés de la galerie, obtenue avec une technique ultra-rapide utilisée par la CIA et à la portée de tout internaute. Elle rappelle une valeur d’usage de l’œuvre d’art qui est la possibilité de désorganiser les mécanismes de la propriété privée ou du moins d’en questionner l’évidence. Un texte intitulé Notes en bas de page sur l’état d’exception et un plan de la France tiré d’un atlas pour des écoliers arabes sont posés au sol et offerts aux visiteurs. Ils rappellent que la guerre n'est pas seulement loin de nous, dans des pays étrangers, mais au cœur de ce qu’on croit le plus intime et le plus protégé par le système capitaliste global.

il y a trop d'innumaniter est j'ai pas trouver mon droit, 2007
Néon Jaune

L'éternité par les astres; Compensateur, 2006
Néon, transformateurs, séquenceur électronique, système électrique, compensateur, deux lampes.

Playstation PSP playing Guy Debord's La Société du Spectacle (1973) - mute
Playstation PSP, film mpeg4, mute.

The educated consumer is our best customer, 2007
Noir de fumée sous plafond.

Performance du 17 mars 2007 chez Air de Paris :
Pierre Joseph / Manga, (personnage à réactiver).


Founded in Paris in 2005, the Claire Fontaine collective often homes in on the codes of Conceptual Art with a view to subverting or demolishing them. For "Téléphone Arabe" (Chinese Whisper), its first exhibition at Air de Paris, Claire Fontaine takes a look at the mechanisms behind the distortion of political messages. A lightbox showing the weirdly bitmapped image of three rioters in Greece during the summer of 2006 is part of a series titled Visions du monde , entirely devoted to the confusion and incomprehension that mark globalised information. Two neon texts bring new life to graffiti found on walls in Paris streets.  

L'éternité par les astres is a tribute to political prisoners everywhere and at all times, with a flashing light revealing weapons and tears as the perpetual consequences of the monopoly of violence. Il y a trop d'innumaniter est j'ai pas trouver mon droit comes from the homeless camp along the Canal St Martin in Paris: the meaning of the sentence triumphs over the wonky grammar in its assertion of the ordeal of poverty as the sole rule for those who have nothing.

The sculptures on the floor - both the brickbats and the PlayStation running a silent version of Guy Debord's Society of the Spectacle - speculate cheekily about the power of language over the body and the relationships between culture and merchandise. Two text-embroidered flags are a reminder of the nationalist jolts felt by France and its inhabitants in recent years. Beside the door hangs a "pocket sculpture": a copy of the keys to the gallery, produced using an ultrafast CIA technique anyone can access on the Internet. It reminds us of the fact that art can be used to disrupt the mechanisms of private property, or at least challenge their seemingly self-evident character. A text titled Notes de bas de page on the state of emergency and a map of France from an atlas for North African schoolchildren are placed on the floor, and also given to visitors. They remind us that war is not only a long way away, in foreign countries, but also present at the heart of everything we believe to be most private and best protected by the global capitalist system.