PHI WALL, 2002
aluminium, néons, plexiglas, système électronique (9 programmes alétoires), cables

Le Mur Phi s’appuie sur un phénomène découvert par le Gestalt -psychologue Max Wertheimer en 1912 : si deux points sont projetés à fréquence rapide l’un à côté de l’autre, avec un court instant de noir entre-deux, la plupart des observateurs « voient » une balle imaginaire qui saute d’un point à l’autre. Cet effet est remarquable, car il soulève la question de comment l’observateur peut « savoir » qu’un second point sera projeté, quand cette balle imaginaire n’y est pas encore parvenue. Le Phénomène Phi, ainsi dénommé par Wertheimer, a également été testé au moyen d’une double projection de couleurs différentes, et dans ce cas on fait l’expérience d’un passage soudain d’une couleur à l’autre entre les deux points de projection.

Le Mur Phi est une extension de ce phénomène ; 14 points sont allumés pendant 300 millisecondes l’un après l’autre, avec 150 ms de noir, selon un programme qui peut varier. Chaque séquence est générée aléatoirement, seule la distance entre les points ne change pas. On « voit » la balle imaginaire sauter autour des points lumineux, ce que l’on peut interpréter comme une manifestation de perception rémanente. Nous ne vivons pas, ou ne faisons pas l’expérience d’un temps réel linéaire, mais plutôt d’une suite d’images temps sujettes à une ré-organisation selon une hiérarchie de production de sens.